Monsieur le préfet de Marseille, si les propos que vous prête Le Point sont avérés, vous êtes une ordure : « Certes, nous ne pourrons pas éviter que les gens se rendent visite les uns les autres dans une même barre d’immeubles, y explique Emmanuel Barbe, donc préfet de Marseille, parlant du ramdam qui va commencer dans trois jours. Mais, là, il s’agit d’une question de responsabilité individuelle. Il me semble que la période du ramadan permet encore plus que d’habitude de veiller les uns sur les autres ». Donc si vous avez dit ça, vous être une quadruple ordure.
Une ordure par lâcheté, méthode selon laquelle on fabrique souvent les ordures d’ailleurs, parce que vous dissimulez derrière un « on ne peut pas » la faillite de vos politiques publiques depuis quarante ans ; une ordure par mensonge parce que le ramadan n’est pas plus une période pendant laquelle on veille sur les gens que Pâques ou la Trinité par exemple ; une ordure par injustice parce que nous restons confinés pendant que d’autres peuvent vaquer ; enfin une ordure par bêtise parce que vous ne voyez pas que vous sciez la dernière branche qui vous soutient.
Lâcheté d’abord parce que si nous savons que vous n’êtes pas personnellement responsable de la défaite de la force publique en France, que nombre de préfets et de fonctionnaires servent bravement l’État, vous prenez acte en l’occurrence de l’incapacité de vos services de faire régner l’ordre.
Mensonge ensuite, parce que nous n’avons aucun lieu de croire que des familles, nombreuses, qui iront visiter d’autres familles, nombreuses, pendant que mémé qui promène seule son chien se fait verbaliser, soient un exemple de veille et de soin, alors qu’on nous explique depuis un mois et demi qu’il faut rester chez soi, pratiquer les gestes barrières et tout le saint-frusquin.
Injustice parce qu’on nous a non seulement refusé toutes les messes et célébrations de notre semaine sainte, mais encore interdit de communier, même en ordre, bien éloignés les uns des autres.
Bêtise enfin parce que vous démontrez que votre République est faible devant les forts et impitoyables avec les autres.
Nous savons donc ce qu’il nous reste à faire désormais : menaces, désordre, indiscipline, anarchie. Puisque c’est le seul langage que vous et vos chefs entendent.