C’est un article des Echos intitulé « la France « d’après » cherche la voie de la relocalisation » et qui plante le sujet du monde « d’après ».
« Le manque de matériel médical a jeté une lumière crue sur la désindustrialisation française. La pandémie de coronavirus sera-t-elle l’électrochoc tant attendu de l’industrie tricolore ? Peut-être, mais le chemin sera semé d’embûches. Car l’industrie, « ça ne pousse pas comme ça ».
Entre 1980 et 2018, la part de marché mondiale de la France dans les biens est tombée de 6,3 % à 3 % – moins que les Pays-Bas.
L’affaire était entendue. La France n’était plus une terre d’industrie. Ses usines fermées, envolées, disparues, le made in France s’étiolait inexorablement, comme peau de chagrin. Mais l’histoire n’est jamais finie. Avec la pandémie de Covid-19 qui met crûment en lumière les lacunes de l’industrie française et européenne, la question de la relocalisation est revenue au premier plan. Une occasion en or à saisir au vol pour tous les avocats du fabriquer français.
Jamais depuis dix ans les Français n’avaient en effet tapé autant le mot « relocalisation » sur Google qu’en ce moment. « Il nous faut […] produire davantage en France, sur notre sol, martelait Emmanuel Macron fin mars. Le jour d’après ne ressemblera pas au jour d’avant, nous devons rebâtir notre souveraineté nationale ».
Pas de relocalisation sans protection et … sans guerre commerciale !
Pourtant tout ce que vous venez de lire n’est que du blabla.
Les entreprises, qui produisent à bas coûts la-bas, pour revendre très cher ici et se mettre la différence, appelés marge, profits et dividendes dans la poche, ne le feront jamais si elles n’y ont pas intérêt.
Il y a deux façons de procéder.
Soit vous mettez des protections, soit vous mettez des incitations, mais dans les deux cas, il va falloir donner des raisons aux entreprises de changer de modèle économique.
Aux Etats-Unis, ils vont défiscaliser les entreprises qui investissent aux Etats-Unis et rapatrient leurs usines.
Parallèlement, les Etats-Unis mettent des protections et introduisent progressivement des barrières douanières.
Logiquement, la réindustrialisation commence. Elle va s’accélérer.
Logiquement aussi, ce que les USA gagnent, les Chinois le perdent.
Alors cela est générateur de tensions et de guerres commerciales.
Conclusion, vous détestez peut-être Trump, mais les souverainistes ont intellectuellement raison, la mondialisation est un terrible piège à cons qui a fait le nid du totalitarisme marchand.
Pour retrouver notre industrie, il nous faudra remettre des protections, donner des incitations, et enfin accepter de livrer les batailles de la guerre commerciale.
Vive la France.
Charles SANNAT
« Ceci est un article « presslib » et sans droit voisin, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Source Les Echos ici
https://insolentiae.com/il-ny-aura-pas-de-relocalisation-sans-protection/