Nous reprenons notre enquête sur les suites de la crise que nous venons de subir. Aujourd'hui la parole est à l'écrivain et essayiste Franck Abed, qui fut un précurseur dans la réalisation, au début des années 2010, d'entretiens filmés de qualité et qui est aussi animateur de plusieurs sites consacrés en particulier à la littérature non-conformiste.
S.N.
Franck Abed
Avant toute chose, il convient de ne pas contribuer à la confusion généralisée qui existe quant à l’utilisation des termes mondialisation et mondialisme (1).
La mondialisation est un phénomène naturel de brassage des civilisations, résultant du développement des moyens de communication, des transports et des médias au sens large du terme. Elle est plus vieille que le concept de mondialisme. Effectivement, dans l’histoire antique, les Phéniciens, avant la fondation de Carthage, établissaient déjà des comptoirs pour le commerce en Afrique du Nord. Les Grecs voyageaient également dans toute la Méditerranée et les Vikings allèrent encore plus loin que les mondes connus. Personne ou presque ne peut vivre en autarcie. De plus, je rappellerai que l’échange entre les hommes est un don de Dieu, car l’Homme se construit, entre autres, avec l’altérité.
Le mondialisme se définit réellement comme une volonté de puissance exploitant la totalité de l’espace offert par la mondialisation pour soumettre à un contrôle central, appelé gouvernement mondial, l'ensemble des sociétés et des activités humaines de la planète. Nous sommes donc en présence d’individus désirant un pouvoir total, global et par conséquent totalitaire. La surveillance de masse programmée s’appuiera aussi sur les applications dites sanitaires, dont nous avons des exemples sous nos yeux (2).
Le mondialisme est inadmissible, car il entend contrôler les populations par la contrainte, la peur et la soumission. Le mondialisme reste une construction intellectuelle considérant que les différentes sociétés humaines doivent former une seule entité politique pour la mise en place d’un gouvernement mondial (3). Ce dernier prendrait la forme d'une république universelle et exercerait son pouvoir sur toute l’humanité avec Jérusalem comme capitale, selon l’aveu même de Jacques Attali (4).
Le mondialisme, pour tromper les sociétés, fait miroiter le bonheur du consumérisme. Je consomme donc j’existe, voila le crédo de la philosophie mondialiste imposée aux peuples de la terre. Cette désastreuse philosophie du marché se substitue aux vrais besoins naturels des êtres humains : se nourrir, se vêtir, s’instruire et s’épanouir.
La liberté que promet le mondialisme sert d’écran de fumée à la répression intellectuelle qu’il exerce constamment. Pour pousser les Hommes à consommer, le mondialisme a inventé McDonald’s et Coca-Cola. A la place de l’intellect, ils imposent le tube digestif. Afin de concrétiser le projet mondialiste, ses promoteurs ont déclaré que la métaphysique de toutes les anciennes traditions et sagesses est périmée. Pour combler ce vide, ils nous inventent la métaphysique de Disneyland et des GAFAM (5). C’est leur paradis paradis terrestre. Chacun de nous reçoit une invitation pour participer à ce divertissement permanent. Tout est humain, rien n’est divin, pas de transcendance : gloire à la science et à la technique.
En résumé et pour être le plus clair possible, notre action de résistance doit s’articuler principalement autour des pointssuivants : Nous en remettre à Dieu ; Nous former spirituellement et intellectuellement pour être capables d’argumenter, de défendre nos positions et de susciter l’adhésion ; Nous préparer physiquement, en vue des moments difficiles que nous affronterons ; Dénoncer l’ennemi sans relâche, nous devons sans cesse le nommer et le combattre ; Constituer des réseaux de solidarité et d’entraide ; Refuser le consumérisme ; Consommer local et privilégier les circuits courts ; Récuser toute tentative de suppression de nos libertés, notamment dans le domaine intellectuel, médical, alimentaire, et plus particulièrement en ce qui concerne l’instruction des enfants… L’enjeu est : la défense de nos libertés quoiqu’il arrive !
Durant ces deux derniers millénaires, la civilisation humaine sera passée par quatre ères successives marquées par quatre formes de pouvoir politique : l'ère des tribus, des empires et des royaumes, des Etats-Nations, aujourd’hui celle des conglomérats économiques. La cinquième sera la mise en place du gouvernement mondial ou l’éclatement des conglomérats économiques. A nous de savoir ce que nous voulons vraiment…
(1) Le mondialisme, Editions Orvilloise, août 2016
(2) Application StopCovid pour les utilisateurs de smartphone, bracelets électroniques pour les autres selon les propos de Cédric O, Secrétaire d'Etat chargé du Numérique de la République française.
(3) « On ira ensemble vers ce Nouvel Ordre Mondial. Et personne, je dis bien personne, ne pourra s’y opposer. » Nicolas Sarkozy, Président de la République française le 16 janvier 2009.
« Nous sommes à la veille d'une transformation globale. Tout ce dont nous avons besoin est la bonne crise majeure, et les nations vont accepter le Nouvel Ordre Mondial. » David Rockefeller, grand banquier américain.
(4) Jacques Attali a produit de nombreuses déclarations en ce sens, notamment sur différentes chaînes de télévision française, dont Public Sénat.
(5) GAFAM est l'acronyme des géants du Web — Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft — qui sont les cinq grandes firmes américaines qui dominent le marché du numérique, parfois également nommées les Big Five, ou encore « The Five ».