Mesurons bien ce 3 juin, alors que la dernière étape du demi déconfinement reste à accomplir, les deux bonnes nouvelles que nous annonce triomphalement le quotidien "Libé". Cet organe décadent des nostalgiques soixante-huitards mérite parfois d'être feuilleté. Cela permet en effet, boussole indiquant le pôle sud, de prendre une certaine température des mots d'ordre politiquement corrects.
Première bonne nouvelle aux yeux de "Libé" : "A Paris, manifestation massive en mémoire d'Adama Traoré et George Floyd ; Alors que les États-Unis se déchirent une semaine après la mort de George Floyd, au moins 20 000 personnes ont bravé l'interdiction de manifester et répondu à l’appel du collectif Vérité pour Adama Traoré."Et de glorifier le rassemblement de ce 2 juin devant le Tribunal de Paris à l'initiative dudit Collectif indigéniste.
Les habitants et les entrepreneurs, commerçants ou artisans, qui ont subi les manifestations des gilets jaunes et les exactions des black blocs de 2018, les grèves cégétistes de 2019, le confinement de 2020, pourraient donc se préparer à une quatrième plaie d'Égypte, avec l'extension à l'Hexagone des pillages provocateurs que subissent les États-Unis... Libé applaudit d'avance...
Deuxième excellente information : "Municipales : les gauches se retrouvent en fusion"car à Paris, à Lyon, à Marseille… "Enfin rassemblés dans de nombreuses grandes villes, roses, rouges et verts espèrent rafler la mise le 28 juin. Un espoir de succès qui sonnerait comme un nouveau départ."
Le quotidien "Le Monde" est encore plus explicite et triomphaliste, sous-titrant : "A Paris, Anne Hidalgo grande favorite après son accord avec EELV"[1]
Cette impudique préemption du vote de citoyens, qui s'étaient si largement abstenus le 15 mars, pourrait évidemment être déjouée. Il faudrait pour cela que, dans chaque arrondissement de la capitale fassent bloc tous ceux qui entendent mettre un terme, aussi bien à la folle destruction de la vie sociale qu'à la dilapidation des deniers publics par une petite camarilla crasseuse écolo-gauchiste.
N'en doutons pas en effet. Certes Paris ne doit être considéré que comme un miroir très déformant de la société française. Mais le scrutin du 28 juin y revêtira cependant un caractère décisif... y compris pour le grand projet de la gauche qui tend à regrouper aussi bien les derniers staliniens de la CGT, les éléphants du parti socialiste ou le squelette du PCF que les écolos-gauchos : l'addition des cocos, des gogos et des bobos, en quelque sorte.
Si les listes patronnées par Hidalgo l'emportent et si elles parviennent à constituer une majorité au sein de ce petit parlement caricatural de 163 membres appelé conseil de Paris, il est évident que la recette prétendra s'imposer au pays en vue des élections régionales de 2021 puis des présidentielles et des législatives de 2022.
Il s'agit donc bien d'un enjeu national.
Le poisson pourrit par la tête. L'histoire de la France jacobine l'a montré sans équivoque depuis plus de deux siècles. Ce pays reste ainsi doublement tributaire de l'arrogance de sa haute administration centraliste et d'une municipalité destructrice.
Il est peut-être encore temps de déjouer le pire. L'insouciance a des limites : la fête est finie.
JG Malliarakis
[1] cf. article "Municipales : à Paris, Bordeaux ou Strasbourg, le point sur les accords en vue du second tour" publié le 2 juin à 21 h 48 avec la mention "avec AFP".