Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Adama, c'est leur bidet

Il faut toujours écouter les conseils du président de la République, qui sait ce qui est bon pour nous. J'ai donc recueilli pieusement ceux que nous a prodigués notre Jupiter élyséen, le 6 mai dernier. En bras de chemise, échevelé et l'œil enflammé (un spectacle proprement stupéfiant...), il avait disserté sur les mérites de Robinson Crusoé : « Les vrais idéalistes sont des grands pragmatiques. Quand Robinson part, il ne part pas avec des grandes idées de poésie ou de récit, il va dans la cale chercher ce qui va lui permettre de survivre du fromage... du jambon... des choses très concrètes ! » Macron négligeait toutefois de préciser les raisons de cette quête de nourriture : le navire sur lequel s'était embarqué son héros avait fait naufrage. Faut-il y voir une allégorie de la situation de la France aujourd'hui ? Devant l'écueil de la crise économique, faut-il commencer à stocker du fromage et du jambon ? (Sans oublier, très concrètement, le papier hygiénique... )

Dans la même envolée lyrique et cocasse, l'auguste jupiteux s'était grimé en dompteur de fauves : « Là on entre dans une période où on doit en quelque sorte enfourcher le tigre. Et donc le domestiquer », avait-il dit. « Il ne va pas disparaître, le tigre, il sera là, la peur sera là dans la société, elle ne va pas disparaître. Mais le seul moyen qu’il ne nous dévore pas, c'est de l’enfourcher. » Tous les spécialistes vous le confirmeront...

J'avais compris que ce tigre figurait le coronavirus. Mais les gens-de-gauche, macronistes compris, ont changé de monture et enfourché l'un de leurs dadas favoris, le vieux cheval de l'antiracisme. Adama sur leur bidet, quand il trotte ils font des pets. L'actualité s'y prêtait, sur la lancée de l'affaire Floyd, aux États-Unis, qui a été prétexte à des pillages, des lynchages et des séances d'auto-flagellation collective des visages pâles. Nos moutons blancs français se sont rués dans la brèche en bêlant, accusant des gendarmes français, forcément racistes, d'avoir commis une bavure sur la personne d'Adama Traoré, brave jeune homme d'origine malienne déshonorablement connu pour divers délits et qui avait accompli un séjour initiatique en prison pour de tout autres motifs que sa couleur de peau.

Les moutons blancs défendent un mouton noir

J'ai suffisamment eu affaire aux diverses espèces d'argousins au cours de mes activités militantes passées pour savoir qu'ils peuvent se montrer rugueux - comme les Gilets jaunes ont pu le vérifier récemment. Mais les Traoré sont loin d'être blancs comme neige, si j'ose employer cette expression racisée. La neige, chez eux, évoque davantage certains commerces illicites grâce auxquels prospère la racaille des cités banlieusardes que les jolis flocons qui tombent du ciel...

Je suis pourtant le premier à penser qu'Adama Traoré n'aurait jamais dû mourir dans la cour d'une gendarmerie de Seine-Saint-Denis  : parce qu'il n'aurait pas dû se trouver en Seine-Saint-Denis, ce 19 juillet 2016. Comme son papa polygame, les épouses de celui-ci et l'ensemble de sa fratrie, sa vraie place était au Mali, son pays d'origine, qu'il aurait depuis longtemps dû regagner en charter. C'est d'ailleurs au Mali qu'il est enterré, ce qui montre que les Traoré eux-mêmes considèrent, avec raison, que leur vraie place est là-bas. Hélas, pour leur indiquer le chemin du retour : il faudrait que les politiciens français aient gardé un courage et un bon sens qu'ils ont abdiqué depuis longtemps. On l'avait vu quand Sarkozy avait aboli la prétendue « double peine », ou quand François Hollande, président, s'était rendu au chevet du « jeune » Théo Luhaka, prétendument victime d'un viol à la matraque commis par des policiers lors d'une interpellation. À l'époque, Macron s'était lui aussi précipité pour « rendre hommage à Théo et à sa famille » en dénonçant « la force illégitime de l'État » : « Alors que tout semble les pousser vers la haine et la révolte, ils font preuve d'un admirable sang-froid. Depuis plusieurs jours, ce sont eux qui incarnent la responsabilité », touitait-il. Le viol était imaginaire, mais Théo fut par la suite impliqué avec ses frères dans une vraie fraude aux aides d'État... On reste sur le même registre, lorsque le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, se félicite d'un « incroyable rassemblement » à propos de la manifestation interdite du 2 juin; ou quand sa collègue à la justice, Nicole Belloubet, convie place Vendôme, à la demande de Jupiteux, la famille Traoré, qui lui inflige le camouflet de refuser son aimable invitation; ou encore, quand le ministre de l'Intérieur menace ses flics de sanction en cas de « soupçon avéré d'actes ou de propos racistes » (n'eût-il pas mieux valu parler de doute indubitable ?) et affirme que « l'émotion mondiale » prime sur « les règles juridiques ». Le coup de botte au postérieur que ses flics sont en train de lui administrer relève d'une émotion bien française, mais n'en risque pas moins de l'éjecter par-dessus les toits de la place Beauvau.

Faut-il enfin, pour complaire aux Traoré et à leurs potes antiracistes, débaptiser nos rues, abattre les statues de nos aïeux comme le font les Britanniques ? Jupiteux devrait alors commencer par censurer ses propres références. Car en relisant Daniel Defoe, il s'apercevra que Robinson Crusoé, cet idéaliste pragmatique avait frété le bateau sur lequel il fit naufrage pour aller en Guinée acheter des esclaves « nègres » à leurs frères africains !

François Couteil Monde&Vie N° 987 20 juin 2020

Sur le fameux Théo Luhaka

https://aucoeurdunationalisme.blogspot.com/2018/09/theo-mis-en-examen-pour-escroquerie-en.html

https://aucoeurdunationalisme.blogspot.com/2017/02/affaire-theo-de-grosses-ambiguites.html

https://aucoeurdunationalisme.blogspot.com/2018/01/affaire-theo-les-media-dominants-ont.html

https://aucoeurdunationalisme.blogspot.com/2017/03/theo-luhaka-reconnait-devant-un-juge.html

https://aucoeurdunationalisme.blogspot.com/2017/02/lafricain-theo-luhaka-menti-lenquete.html

Les commentaires sont fermés.