Quand les politiciens nous disent qu'il n'est pas question d'envisager quelque chose, c'est précisément que la perspective s'en profile.
Ainsi, un projet de loi sera sans doute adopté cette semaine, de façon discrète sinon presque clandestine, en cette veille de vacances. Le texte venait en discussion en seconde lecture ce 27 juillet à l'Assemblée nationale. Il usurpe le terme de bioéthique et il a pour défenseur actuel Olivier Véran. Cette petite fouine était, hier encore, tapie dans l'ombre d'Agnès Buzyn. Au moment précis où une dizaine parlementaires siégeaient dans l'hémicycle en séance plénière, le technocrate Castex avait convié les députés de la majorité à un pot de fin de session. Un témoignage de plus, pensera-t-on, de l'indécent et sans doute inconscient mépris du régime actuel pour la séparation constitutionnelle des pouvoirs.
Ce projet vomitif créera, on ne saurait l'ignorer, dès la naissance, des orphelins de père et il conduira à la marchandisation de l'enfant. Aujourd'hui en effet le gouvernement se réserve pour de futurs marchandages avec le lobby LGBT, l'ouverture de demain à la GPA. Pas question en 2020, nous dit-on : ce qui veut dire que cela viendra donc en 2022.
Qu'on se souvienne en effet des déclarations de Jospin à propos de la loi qu'il fit voter en 1999 instituant le PACS. Il était solennellement objecté aux protestataires, déjà fort nombreux, qu'on n'irait pas plus loin. C'est sous Hollande, issu du même parti cependant, que fut adopté en 2013 ce qu'on appelle le mariage pour tous, en dépit des mobilisations massives face à la dérive écœurante que représentait alors ce projet.
Et comme quelque 80 % des députés élus en 2017 sous l'étiquette macronienne ne sont eux-mêmes que des sous-produits du PS, on ne saurait s'étonner qu'aujourd'hui cette molle cohorte, totalement déconnectée de la réalité populaire française, reprend la marche de ses chimères décadentielles.
Il faut au contraire saluer les courageuses, intelligentes et prophétiques interventions, dans ce débat, des évêques français. J'invite mes amis lecteurs à apprécier les approches nouvelles aussi bien de Mgr Aupetit archevêque de Paris[1]que celles de son confrère de Rennes Mgr Pierre d’Ornellas et du groupe bioéthique de la Conférence des évêques de France.[2]
On découvre en effet, au gré de ce débat, et une fois de plus, combien l'identité culturelle de la France et de l'Europe, celle de tous les peuples attachés aux libertés, n'appartient pas plus au lobby LGBT que l'avenir économique n'appartient à la CGT.
Les gens venus de la gauche, qui nous gouvernent aujourd'hui, ont certes substitué le public diversifié des bobos décadents, des écolos frénétiques et des immigrationnistes à celui des anciens cocos.
Ils se disent progressistes mais ils n'ont pas fait un pas en avant : ils ont fait un pas vers l'abîme.
L'avenir ne leur appartient pas.
L'avenir appartenant à ceux qui manifestent leur plus longue mémoire, on ne devrait pas être surpris de voir revenir, y compris dans le contexte technologique actuel, des vérités aussi anciennes que la condamnation de Sodome et Gomorre.
Il existe, c'est vrai, en Europe et dans le monde des pays dont la situation est pire que la nôtre. On se demande parfois pourquoi nous n'en sommes pas tombés au stade du Venezuela, puisque le pouvoir culturel parisien est entre les mains des admirateurs, devenus à peine discrets, de ce malheureux pays. Si le socialisme devait perdurer dans l'Hexagone, même allié au gros argent, cette chute serait inéluctable.
Il est temps de se ressaisir, de préparer une véritable, durable et profonde alternance, prévoyant l'abrogation des lois les plus iniques mises en place par les socialistes d'hier et d'aujourd'hui.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] Lire sa Tribune publiée dans Le Figaro du 29 juin 2020
[2] Tribune de Mgr Pierre d’Ornellas et du groupe bioéthique de la CEF du 20 juillet 2020 : La bioéthique du monde d’après"
On appréciera aussi sa conférence Projet de loi bioéthique : l'édifice bioéthique à la lumière de la fraternité
Votre chroniqueur ne résiste pas à la tentation de vous suggérer aussi la lecture du livre du théologien orthodoxe Jean Breck "Le Don sacré de la vie" ed. Cerf, 1998 et l'émission correspondante sur France Culture en 2011.