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Les 5 hypothèses électorales de Robert Ménard

Les 5 hypothèses électorales de Robert Ménard

Alors que 200 élus du Rassemblement national se réunissent à Fréjus ce week-end, pour la rentrée politique du parti, Robert Ménard fait part de ses remarques dans le Point :

Si elle est candidate à la présidentielle de 2022, vous lui prédisez une défaite…

Je pense que, aujourd’hui, elle n’est pas en position de gagner. Ça l’exaspère quand je dis cela, mais cela n’a rien contre elle ; je pense simplement que le courant de la droite qu’elle incarne n’est pas suffisant pour gagner. Le discours qu’elle tient sur les questions économiques n’est pas en phase avec ce dont notre pays a besoin.

C’est-à-dire ?

Marine Le Pen n’arrive pas à reconnaître qu’une personne qui n’est pas de son bord politique puisse, parfois, avoir raison. Sur la réforme de la SNCF, même si je serais allé plus loin que lui, Emmanuel Macron a fait de bonnes choses. Et sur les retraites aussi ! Pardon, mais on ne peut pas continuer, comme le fait le Rassemblement national, à faire croire aux Français qu’un statu quo soit envisageable, vivable, ou même souhaitable ! Je ne partage pas les analyses très gauchisantes du RN sur les questions économiques et sociales. Mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas travailler ensemble. […]

Quel avenir voyez-vous pour votre courant de pensée ?

Aujourd’hui, Marine Le Pen occupe un espace qui est suffisamment important pour empêcher l’existence de toute autre candidature à droite de la droite. Rien n’est possible sans elle, et rien n’est possible contre elle. Est-ce que quelque chose est possible avec elle ? C’est la question que je me pose à longueur de temps…

[…] Je me souviens de discussions avec Marine Le Pen avant les élections de 2017. Je lui ai dit : « Tu dois quitter le FN, c’est le meilleur signe que tu puisses donner pour les gens qui ont envie de voter pour une femme solide, capable de nouer des alliances. » C’est une nécessité absolue ! On va voir si elle le fait… Mais est-ce que ce sera suffisant ? Non. La victoire passe par des efforts programmatiques, et par une façon d’être différente. Les gens n’en peuvent plus des partis politiques ! Du sien comme des autres. […]

Vous voulez dissoudre le RN ?

Non, mais il faut construire autre chose. Personne ne veut d’un nouveau parti. On veut des gens capables de s’entendre, à la fois avec Marine Le Pen, et avec une droite de gouvernement plus raisonnable, afin de trouver une candidature qui arrive à associer ces deux électorats. Cela s’est vu dans l’Histoire.

Que préconisez-vous, s’il n’y a plus de parti ?

Notre courant de pensée est incapable aujourd’hui de gagner des élections, on les perd systématiquement. Que faire ? La première solution est de se dire que puisque aucune personnalité n’émerge, laissons passer notre tour en attendant que, dans sept ans, Marion Maréchal ou d’autres viennent remplir ce vide. On peut, deuxième hypothèse, soutenir une candidature de témoignage, comme celle de Jean-Frédéric Poisson (mais personne ne peut penser sérieusement qu’il puisse gagner les élections). Troisième hypothèse : on regarde du côté de la droite de gouvernement, chez les Républicains, et on en cherche un qui serait moins inexistant, moins insipide que les autres… Dans cette galaxie, François-Xavier Bellamy se distingue : il respire l’honnêteté. Mais peut-il incarner un vote populaire, pas uniquement versaillais ? Je n’en suis pas sûr. Quatrième hypothèse : on reconnaît que la politique, ce sont des alliances et des compromis, et on essaie d’aider une nouvelle fois Marine Le Pen. Enfin, dernière hypothèse : on peut imaginer une candidature de rupture, avec une personnalité audacieuse. Une candidature d’envie, de souffle, d’ambition, qui sache se mettre à distance des partis politiques, qui mènerait une candidature de liberté, époustouflante, une campagne qui brûle ses vaisseaux…

Marion Maréchal ? Le général de Villiers ?

Je ne vais pas passer ma vie à attendre qu’une jeune fille se décide à vouloir faire de la politique. Et je ne suis pas de ceux qui pensent que parce que tu es galonné, tu es en état de diriger un pays. N’est pas de Gaule qui veut, et on n’est plus en 1940, ni en 1958. Je pense aujourd’hui, mais j’extrapole peut-être, que les expériences et les succès que l’on engrange, certes au niveau d’une ville, certes au niveau d’une agglomération, certes dans le Midi, indiquent qu’il y a quand même un passage possible… À côté du RN, pas contre lui.

Vous avez eu des mots peu amènes envers Christian Estrosi, qui appelle les élus LR à faire alliance avec Emmanuel Macron. « C’est la droite châtrée », dites-vous…

Honnêtement, le maire de Nice se fout de la gueule du monde. Il va à la niche ! C’est une droite qui a honte d’elle-même. Sur les questions du terrorisme, de l’identité, de l’immigration, M. Macron n’a rien fait avancer. Leur problème est que, à droite, aucun candidat n’émerge. Qu’est-ce qui différencie M. Baroin de M. Macron ? Rien. Absolument rien, rien de rien. Ils font carrière à droite, à gauche, au milieu : ils font carrière ! Et Mme Pécresse… Elle est de droite, Mme Pécresse ? C’est une douce plaisanterie. Ces gens sont à mille lieues de ce à quoi j’aspire.

[…]

Mais moi, je ne suis pas poli. Et pour 2022, je veux un candidat mal élevé ! Il y en a marre, des gens bien élevés ! La majorité pense la même chose que moi. Les éoliennes sont un non-sens écologique, et économique. C’est de l’idéologie qui culmine à 150 mètres ! Je le dis de manière brutale, imagée, mais mes arguments sont raisonnables. Moi, j’ai envie d’une écologie qui m’aide à trouver des solutions. Comment vais-je m’y prendre pour planter les 5 000 arbres que je veux planter dans ma ville ? Où vais-je pouvoir le faire ? Le préfet prétend m’imposer ces éoliennes absurdes ? Cela dit le mépris que notre classe politique a pour les gens. En France, on croule sous le nombre de gens intelligents. Mais combien sont courageux ?

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