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Eoliennes : 20 milliards d'euros pour saccager les côtes françaises ! (texte de 1011)

Quand Sarkozy brasse de l'air, les éoliennes se multiplient. Quitte à saccager les plus beaux sites et à exaspérer les riverains, pour produire une électricité plus chère…

Début février, la cour d'appel de Nantes a confirmé, au grand soulagement des riverains qui y sont opposés, l'annulation fin janvier d'un permis de construire accordé en 2004 pour l'installation d'éoliennes à Plouvien, dans le Finistère nord, permis de construire déjà jugé non conforme à la loi littorale par le tribunal administratif de Rennes en 2008, notamment en ce qui concerne la préservation de l’environnement. Pour l'heure, les huit éoliennes continuent de fonctionner, mais l'association locale de défense de l’environnement entend bien, malgré la volonté de l’exploitant de contester cette décision, ne pas s'arrêter là, et elle a saisi le tribunal de grande instance de Brest pour « troubles anormaux de voisinage », espérant bien obtenir le démontage des machines.

Ce jugement intervient alors que le Conseil européen du 4 février dernier, consacré à l'énergie, a fixé à 2014 le terme auquel le marché intérieur devrait être achevé pour « permettre la libre circulation du gaz et de l'électricité », afin, notamment, de « garantir aux producteurs d'électricité de l'UE des conditions de concurrence équitables par rapport aux producteurs établis en dehors de l'Espace économique européen ». Même s'il n'est pas mentionné dans les conclusions du Conseil, le marché éolien tient, bien sûr, une place de choix dans l'esprit des responsables européens, et notamment français. Avec l'aide d'associations telles que la Fédération environnement durable, Vent de colère, Vieilles maisons françaises, de plus en plus de riverains des lieux menacés se dressent cependant contre l'ambition « intacte » affichée par le ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, en faveur des énergies renouvelables, et notamment contre le projet d'éolien maritime lancé par Nicolas Sarkozy avec un objectif « d'au moins 500 mâts par an ». Première nuisance dénoncée, celle de la pollution des paysages, avec des projets annoncés autour d’Étretat, Saint-Brieuc, l'Ile d'Yeu, Noirmoutier, le Mont Saint-Michel, etc. Dans ce dernier cas, les associations de défense de l'environnement se sont tournées vers l'Unesco. L'été dernier, le Comité du Patrimoine Mondial s'est déclaré « préoccupé par l'impact potentiel des éoliennes sur le cadre paysager du bien », classé en 1979. Fin janvier, les autorités françaises ont transmis au Centre du Patrimoine Mondial un rapport détaillant les initiatives prévues et les évaluations d'impact. La décision est attendue en juin.

« Elle peut être multiple féliciter l’État partie, le mettre en garde, ou bien encore recommander certaines modifications à mettre en œuvre », indique-t-on à l'Unesco… qui précise que rien n'interdit non plus de déclasser le troisième monument le plus visité de France.

300 000 euros le démantèlement

Au-delà de la question patrimoniale (et en laissant de côté les oiseaux tués par les pâles), les opposants à l’éolien mettent en avant nombre d'autres arguments. À commencer par son coût. Puisqu'on évoque l'éolien maritime, le ministère du Développement durable précisait fin janvier que la construction d'environ 1200 éoliennes en mer, pour une puissance totale de 6000 mégawatts, coûtera en moyenne 25 euros par ménage et par an à l'horizon 2020, pour une production de 3,5 % de la consommation française d'électricité; et « un investissement d’environ 20 milliards d'euros ». C'est ce que le ministère appelle compenser « le surcoût de l’électricité produite par les éoliennes (…) par la contribution au service public de l'électricité ». Qui diminuera progressivement ensuite, nous promettons…

L’éolien terrestre produit déjà moins de 2 % de la consommation française. Autrement dit, il fournira à terme à peine 5 % de notre consommation, que nous paierons plus cher !

D'autant que les particuliers, agriculteurs ou autres, qui auront installé une (ou plusieurs) éolienne chez eux, le font avec un bail emphytéotique qui les rend propriétaires de l’engin au terme de sa durée de vie - environ vingt ans. À cette échéance, l'éolienne ne marchera plus et l’on estime à au moins 300 000 euros son démantèlement, pour lequel, aujourd'hui, rien n’est prévu. Si ce n’est une provision de 10 000 euros envisagée dans un décret d'application qui n'a toujours pas vu le jour.

Tout cela pour une énergie intermittente (eh oui ! le vent souffle où il veut…), qu'il faut bien suppléer, comme le soulignait Anne Haubergeon, présidente d Areva, par des centrales thermiques…

Olivier Figueras monde&vie 19 février 2011 n°839

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