L'avis de Jean-François Touzé
L'article 24 de la loi sur la sécurité globale est sans doute l'arbre mineur mis en avant pour cacher une forêt d'épines autrement plus redoutable.
La focalisation du débat sur les conditions de diffusion d'images de policiers ou gendarmes en opération -comme si la question du floutage de leur visage était la condition première de leur sécurité - si elle cause quelques désagréments au gouvernement de buses conduit momentanément par Jean Castex, présente en revanche l'immense avantage de dissimuler à l'opinion publique le vrai scandale de ce projet : la privatisation de la sécurité des Français.
Dans ses articles 7 à 19, la loi prévoit en effet de transférer en certaines circonstances toute une partie des prérogatives attribuées jusqu'à maintenant aux seules forces nationales de police et de gendarmerie.
C'est ainsi qu'un préfet pourra confier à des agents privés des missions de surveillance des personnes contre les actes de terrorisme, que le gouvernement sera habilité à prendre des ordonnances dans le domaine de la sécurité privée - autrement dit le droit de décider à sa guise de son emploi - et que les personnels privés pourront être armés. Personnels français ou pas puisqu'il suffira à un ressortissant européen non connu des services de police de pratiquer sans trop de difficultés la langue française pour être homologué, et que ceux venus d'ailleurs devront disposer d'un permis de séjour d'au moins cinq ans. Voilà qui est rassurant...
Cette loi renforcera également les pouvoirs des polices municipales sous le commandement des maires et de leurs adjoints. On se réjouit à l'avance de l'usage que pourront en faire les édiles rouges-verts et ceux sous influence islamogauchiste élus aux dernières Municipales.
La France avait jadis une police nationale et une gendarmerie habitées de tradition et de fidélité à l'État. Elle aura bientôt des officines de soudards et des agences de mercenaires.