L’affaire Mohamed Salah est encore dans toutes les mémoires, mais les milliers de messages d’insultes reçus par le footballeur de la part de musulmans s’indignant de sa photo familiale de Noël semble révélatrice d’un mouvement plus général.
En France aussi
Hier soir, Le Figaro, citant une source policière, révélait que c’est un jeune Belfortain de confession musulmane, âgé de 20 ans, qui, lui, a été violemment agressé par un groupe d’individus, vraisemblablement musulmans, qui lui reprochaient d’avoir posté sur un réseau social des photos le montrant en train de fêter Noël.
Le fil des événements
C’est donc cette photo de son repas de Noël qui n’a pas plu à l’une de ses connaissances. Celle-ci lui a envoyé un message d’insultes : « Sale fils de blanc, fils de serpent, fils de policiers… Je vais te montrer ce qu’est un vrai rebeu. »
Cette connaissance, un ancien camarade d’école et de club de foot, a également menacé ses parents.
Le jeune homme a souhaité rencontrer l’auteur des menaces, qui lui a donné rendez-vous. Mais ce rendez-vous était un guet-apens où l’attendaient cinq individus venus en découdre. Il a été violemment frappé et menacé afin qu’il ne dépose pas plainte.
Agressé aussi parce que fils de policier
La fête de Noël n’était pas le seul grief des agresseurs : le fait que sa mère soit officier de police judiciaire lui a aussi été violemment reproché. Une mère qui a confirmé le déroulement des faits : « Il est tombé dans un guet-apens […] Cette affaire ne doit pas rester sans suite. Ce sont des comportements sectaires et racistes. C’est inacceptable au XXIe siècle. Chacun est libre de fêter ce qu’il veut et comme il l’entend. »
Réaction de Gérald Darmanin
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a réagi par un tweet publié samedi soir : « À Belfort, un jeune homme agressé parce qu’il aurait fêté Noël et ne serait pas un « bon arabe ». Circonstance « aggravante » : être fils de policiers ». La justice a ouvert une enquête. Pas de place pour le séparatisme dans notre pays, pas de place pour le racisme d’où qu’il vienne ».