Alexis Poulin*
L’Union européenne reêvait d’un passeport vaccinal communautaire dés 2018 avec pour objectif de le rendre applicable dés 2022. Grace au Covid-19, la Commission a gagné un an sur le calendrier initial pour imposer un document inutile et dangereux pour nos libertés fondamentales. Alors que les traités européens semblent gravés dans le marbre et immuables, voici Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, nous présentant chaque jour avec désinvolture la fin de la liberté de circulation des personnes en annonçant les avancées technologiques formidables de ce passe de la honte. Les biens, eux, vont très bien, avec un nouvel accord Union européenne-Inde dans les tuyaux, ils pourront continuer de circuler sans nouvelles restrictions.
Fini Schengen en un clin d’oeil, il faudra dés juin vous soumettre a un contrôle biologique pour pouvoir circuler librement en Europe. Ce “passe vert” est censé nous rendre notre liberté, c’est tout l’inverse en réalité qui est a l’agenda des gouvernements européens. Evidemment, la France caracole en téte pour mettre en place le plus vite possible cette hérésie constitutionnelle dont le seul but est le contréle des populations et la réduction toujours plus forte de nos libertés, soit par algorithme, soit par des lois scélérates de censure, et maintenant, pire encore, par un biocontrole technologique au plus pres des corps. Le but n’est pas de soigner et guérir, mais de surveiller et punir. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, I’a rappelé : la vie sera plus difficile pour ceux qui ne seront pas vaccinés ou détenteurs du précieux sésame attestant de leur statut virologique.
Aucun débat au sein du Parlement européen ou des parlements nationaux sur les questions éthiques d’un tel dispositif ni sur les questions constitutionnelles de rupture des principes fondamentaux des libertés publiques ou de l’égalité de traitement des citoyens. La précipitation pour de fallacieux motifs a remplacé l'urgence sanitaire, car rien aujourd’hui ne permet de savoir quelle est la durée de l’immunité conférée par les vaccins ou par l’infection au Covid-19.
Que ce passe soit utile en période de pandémie est fortement contestable, tant les contrôles sont aléatoires a l’entrée des pays européens, mais surtout, ce dispositif ouvre le chemin en Europe a une carte de citoyenneté a la chinoise, ou chacun se verra attribuer une note par lEtat en fonction de son degré d’incivilité (ou d’obéissance au parti unique).
Les contours en sont volontairement flous pour évoluer au gré des besoins de contrôle et laisser toutes les aberrations liberticides possibles, sans aucune garantie démocratique. Et pourquoi pas, dés 2022, un droit de vote assujetti à la détention du passe sanitaire?
Devant le peu de réactions de la part des représentants élus face au danger du passe sanitaire, il est du devoir des citoyens dorénavant de s’emparer de ce certificat du pire et d’en rendre l’application impossible. Pour notre bien, pour notre santé, car vivre en cage sous le contrôle technologique permanent précipitera la fin des peuples qui se révaient encore libres.
*Alexis Poulin est cofondateur du Monde moderne et entrepreneur.
Source : Valeurs Actuelles 3/06/2021