Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat
Les 23 et 24 septembre derniers, s’est tenu à Budapest le quatrième sommet démographique, réunissant du « beau linge » : outre le premier ministre de Hongrie, puissance invitante, on trouvait ceux de la Slovénie et de la Tchéquie, de la Pologne, l’ancien Vice-président américain Mike Pence et, « cerises sur le gâteau », Marion Maréchal Le Pen et Eric Zemmour. Ce dernier s’est longuement entretenu avec Viktor Orban « pour parler de l’histoire réelle et de l’humanité » selon ses dires.
Il a également conversé avec l’ancienne député du Vaucluse que plus personne ne présente : histoire de confronter leurs visions convergentes sur le devenir de la France et des peuples européens. Pour sa part, elle a déclaré qu’avec la surnatalité étrangère, les Français de souche seront minoritaires en 2060, encore est-elle bien optimiste !
En revanche, « La nièce de la tante », prudemment, s’est bien gardée de dire qui elle choisirait en cas de duel à droite, entre Marine Le Pen et Éric Zemmour. (Encore qu’il soit difficile de classer Marine Le Pen « à droite ».)
Une pulsion de vie
L’hôte de l’événement, Viktor Orban, n’est pas non plus un adepte, avec le turbulent éditorialiste et polémiste français, de la « langue de bois », en déclarant, « Nous sommes ici parce qu’au lieu de subir ces tendances démographiques, nous voulons les créer », critiquant au passage la « solution » immigrationniste choisie d’une façon suicidaire par des pays comme l’Allemagne, par exemple. « La migration est ici une question d’identité. Un pays européen ne peut fonctionner que si ses membres ont largement les mêmes vues sur les questions fondamentales. Les nations européennes qui n’ont pas ce terrain d’entente sont vouées à la destruction », a-t-il ajouté. Que nous aimerions entendre pareil discours dans la bouche de l’Elyséen ! La Hongrie a fait le choix d’une réelle politique familiale en y consacrants 5 % de son PIB. Les familles nombreuses se voient offrir 7500 euros d’aide pour l’achat d’une automobile, des prêts défiants toute concurrence pour l’achat d’une maison et d’un terrain, plus aucun impôt à partir du quatrième enfant, etc. Aussi, les effets certes lents, se font déjà sentir, l’indice de fécondité passant des catacombes, 1,25 en 2010 à 1,56 enfant par femme en 2020, ce qui est encore bien insuffisant pour assurer le renouvellement de la population. « Peut mieux faire », dirait un professeur !
« Être ou ne pas naitre »…
Le Premier ministre tchèque Andrej Babis, à la tête d’un pays où il y a une sorte d’unanimité de toutes les forces politiques contre l’immigration extra-européenne,- « la Bohème me ravit ! »-, a récemment commencé à mettre en place, lui aussi, sa propre politique nataliste, suivant en cela la piste défrichée par les Magyars depuis 2010, et les Polonais catholiques-conservateurs du PIS depuis 2015. Du côté du Danube, l’augmentation constante des mariages et la chute du nombre des divorces, est un signe encourageant, sans aucun doute, du « désir d’enfant ».
Un charlatan ?
Hervé Le Bras, qui est un démographe objectif comme moi je suis jockey, nous amuse avec ses chiffres relatifs à la France, avec son 1,82 comme indice synthétique de fécondité, oubliant de dire au passage, qu’est prise en compte dans cette statistique, la natalité extra-européenne, et l’on sait que les femmes afro-maghrébines sont plus près d’avoir trois enfants qu’à peine deux, comme les dames « de souche » !
Et s’il pousse un « cocorico » en comparant nos résultats à ceux de la Scandinavie, - 1,75 et 1,70 aux États-Unis par exemple -, nous n’avons aucune raison de nous réjouir. Bien que les statistiques ethniques soient interdites en France contrairement aux USA, on peut, approximativement, par le nombre des dépistages de la drépanocytose qui ne concernent que les personnes d’origine africaine ou maghrébine, et le choix des prénoms, avoir une idée de l’importance des naissances étrangères ou d’origine étrangère. Un bon tiers, 33 % en moyenne pour toute la France, pas loin de 80 % dans la « willaya » du 9-3, là où sont inhumés nos rois. Demain, si nous n’y prenons garde, la Seine Saint-Denis sera notre Kosovo !
Un espoir ?
Si, en Europe centrale et à la périphérie des Balkans, on prend conscience de cette menace mortifère qu’est l’explosion démographique du tiers-monde, - Afrique, Inde, Pakistan etc. -, parallèlement à la décadence européenne, on est loin de ce constat en Europe occidentale, où la natalité est carrément en berne. Des pays chrétiens, Grèce, Espagne et Italie, vont bientôt fabriquer, - comme en Russie il y a un certain temps -, plus de cercueils que de berceaux ! Éric Zemmour qui parle « cash », qui met le doigt là où ça fait mal, va-t-il réveiller les consciences ? À côté du message terne du Rassemblement national, complètement « normalisé », il redonne espoir à une bonne partie des citoyens lassés de toujours entendre le même discours, et de subir les avanies de ce qui prend l’allure d’une véritable occupation étrangère. Ira-t-il jusqu’au bout de sa démarche et, surtout, le système le laissera-t-il faire ? Déjà, des « boules puantes ont éclaté ». Patience, réponse dans quelques semaines.
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