Jeudi dernier, veille de sa participation au sommet de Varsovie réunissant les chefs des partis patriotiques européens (voir dans ce numéro de Présent, le reportage de notre correspondant en Pologne Olivier Bault), la candidate du RN à la présidentielle est revenue, lors d’une conférence de presse à son QG de campagne parisien, sur son programme de lutte contre l’immigration. Un programme articulé autour de six mesures phares qui, une fois adoptées par voie référendaire et mises en œuvre, permettraient non seulement de mettre fin à l’invasion, mais aussi à notre pays d’économiser plus de… 80 milliards d’euros en cinq ans !
Couper les pompes aspirantes
Rappelons qu’en septembre dernier (voir Présent daté du 30 septembre), Marine Le Pen avait déjà présenté – entre autres – les grandes lignes de son projet de loi sur l’immigration. Mais, ce faisant, elle avait aussi promis de revenir sur celui-ci avec des propositions chiffrées. Ce qu’elle a fait jeudi, non sans avoir dénoncé auparavant et à fort juste titre la volonté du gouvernement de « tout faire pour dissimuler l’impact financier » de l’immigration. Ainsi, a expliqué la candidate du RN, « en réservant les prestations familiales aux foyers dont au moins un des parents est Français », notre pays pourra-t-il économiser 15,6 milliards durant son quinquennat. De même qu’en limitant le RSA, la prime d’activité, l’allocation adulte handicapée ou encore les allocations logement aux « étrangers ayant travaillé au moins cinq ans à temps plein », son gouvernement pourra tabler sur 21,9 milliards d’économies sur la même période. D’autre part, a-t-elle poursuivi, en remplaçant la très coûteuse aide médicale d’Etat par une « aide d’urgence vitale », l’Etat devrait faire 4,5 milliards d’euros d’économies sur cinq ans.
Plus de 80 milliards d’économies
Autres mesures capitales : la « restriction de l’immigration familiale », avec une « baisse de 75 % des flux annuels » qui signifierait 2,4 milliards d’euros d’économies de 2022 à 2027, ou encore la réforme du droit d’asile, incluant notamment la « fin de l’accueil des mineurs non accompagnés », qui permettra à la France d’économiser 30,7 milliards d’euros au cours de son quinquennat. Enfin, Marine Le Pen a rappelé qu’elle entendait bien « renvoyer les étrangers qui n’auront pas eu d’emploi pendant un an », mesure qui permettra une économie de 5,4 milliards d’euros sur la même période. Ce qui veut dire que, au total, ces mesures, qui seront appliquées dès leur acceptation par les Français lors d’un référendum proposé au lendemain de son élection à la présidence, devraient représenter jusqu’à « 80,5 milliards d’euros » durant le quinquennat, soit « 16,1 milliards » par an.
Franck Deletraz
Article paru dans Présent daté du 6 décembre 2021