Le Canard Laquais
Aux grandes époques du communisme dit « français », Le Canard enchaîné comptait une pléthore de journalistes bolcheviques. Parmi eux, le dénommé Jean Clémentin, bien connu des adeptes du volatile. C’était un espion du camp soviétique. Encore une « fake news d’extrême droite » ? Si l’affaire est aujourd’hui relayée, sans contestation, par les médias bien-pensants, c’est parce qu’elle nous est révélée par L’Obs, hebdomadaire de gauche lui-même bien-pensant.
Le patron du Canard se dit sidéré par l’information, mais ne la conteste nullement. Le traître vit toujours (il a 98 ans). Sa famille explique que c’est une vieille affaire qui n’intéresse personne, mais elle est pourtant très significative. Ce que nous apprend le journaliste de L’Obs (à partir des archives tchèques), c’est que l’individu émargeait au StB, la police secrète de ce pays, directement inféodée au KGB. Clémentin avait une mission de renseignement pour le compte de l’URSS. A cet effet il a fourni plusieurs centaines de notes et dossiers. Cela aurait déjà pu lui mériter le peloton, car nous étions en pleine période de guerre froide. Mais, plus fort encore, l’espion Clémentin pratiquait la désinformation à haute dose dans les pages du Canard enchaîné, à partir d’informations bidon élaborées dans les officines du KGB. Il signait ses papiers du Canard du nom de Jean Manan ; ses officiers traitants de l’Est lui avaient attribué le nom de code « Pipa ».
Il n’est évidemment pas question de demander qu’il soit chassé de son Ehpad et traîné devant les tribunaux, comme cela se passerait si l’on découvrait le passé d’espion à la solde du nazisme d’un ancien journaliste, même cacochyme, quasi centenaire. Il n’empêche que cette affaire est grosse d’enseignements. C’est la réputation vertueuse et bien informée du Canard – que nous savons, pour notre part, largement usurpée – qui en prend un coup. Avoir été un outil de désinformation au service d’un régime totalitaire et mortifère devrait en bonne logique clouer le bec du volatile pour un bon bout de temps, voire définitivement. D’autant qu’il n’était certainement pas le seul ancien journaliste du Canard à s’être ainsi compromis.
Clémentin a collaboré aux Temps modernes de Sartre, à la revue du PC Regards, au Libération stalinien de l’après-guerre, qui servit de modèle à l’actuel Libération. Sans doute y a-t-il fait le même travail de sape.
Chute du mur : les « informateurs » du Canard deviennent muets
Ce qu’il faut à présent retrouver, ce sont les fausses informations distillées par l’espion-journaliste du Canard semaine après semaine pendant plus de trente ans. Clémentin avait commencé à y écrire à la fin des années 1950, et le fit jusqu’à la chute du mur de Berlin. Il voyageait beaucoup en Europe pour collecter des informations au profit de ceux qui le payaient, et sans doute aussi pour rencontrer, discrètement, ses officiers traitants. On comprend mieux pourquoi il avait jugé opportun d’interrompre ses activités journalistiques en 1989 : à la fin de cette année-là, ses « informateurs-instructeurs » étaient soudain devenus muets.
Voici ce qu’écrivait encore, en 2001, l’historien de la presse Christian Delporte : « C’est en grande partie grâce à Jean Clémentin et aux journalistes et informateurs qui l’entouraient que Le Canard enchaîné devint en une dizaine d’années un journal réputé pour la qualité de ses informations et un pouvoir redouté des cercles dirigeants. » Ça fait peur !
https://www.tvlibertes.com/actus/quand-le-canard-enchaine-desinformait-pour-le-compte-du-kgb-present