La journée du 22 février a été pour les candidats à l’élection présidentielle l’occasion d’un grand oral devant les jeunes. France Inter organisait avec l’association « Chemins d’avenir » une journée spéciale « Des candidats et des jeunes ». Pendant 45 minutes, un candidat était auditionné par 14 jeunes de 15 à 25 ans. Il devait présenter devant eux une mesure phare pour la jeunesse puis répondre à une série de questions. Sept candidats sont ainsi passé successivement au banc d’essai : Fabien Roussel, Éric Zemmour, Yannick Jadot, Christiane Taubira, Anne Hidalgo, Valérie Pécresse et Marine Le Pen. Résultat ? A droite, le pragmatisme, à gauche l’idéologie. Eric Zemmour, Valérie Pécresse et Marine Le Pen ont présenté aux jeunes des propositions concrètes.
A gauche, on a rivalisé de grandes déclarations, de grands principes et de belles promesses. Fabien Roussel leur a demandé ce qu’ils attendent d’un politique. Réponse : « nourriture, respect du vivant, bien-être animal, questions environnementales, climatiques, parité, égalité femmes-hommes, violences sexuelles ». Aucune trace de la santé et de l’emploi alors que, selon un récent sondage IPSOS réalisé pour la FAGE (fédération des associations générales étudiantes), ces thèmes sont les 3e et 4e parmi les plus déterminants pour le vote des jeunes derrière « le pouvoir d’achat » et « le climat et l’environnement ». Yannick Jadot évoque l’exemple du Brexit : « Lors du référendum sur le Brexit, les jeunes qui sont pour l’Europe n’ont pas voté et leurs parents leur ont fermé les portes du continent ». Justement, l’abstention des jeunes lors du Brexit montre bien le peu d’attachement des jeunes à l’Union européenne. Toujours au bord du naufrage, Christiane Taubira ne parvient pas à répondre par oui ou par non à la question du vote à 16 ans tout en disant quand même qu’elle est contre. Anne Hidalgo va-t-elle renverser la table ? « Pour que les politiques vous prennent au sérieux, il faut que vous ayez le droit de vote à 16 ans », assure-t-elle. Que faut-il entendre par « prendre au sérieux » ? Les enfants ne votent pas, ils ne sont donc pas pris au sérieux ?
Qu’auront pensé ces chers jeunes de cette débauche de bonnes intentions électoralistes ? Sur la chaine Youtube de France Inter, le comptage des vues par vidéo donne une réponse assez claire. Ce 23 février à 19h, on comptait 2 300 vues pour Anne Hidalgo, 2 700 pour Yannick Jadot, 3 400 pour Valérie Pécresse, 3 700 pour Fabien Roussel, 4 300 pour Christiane Taubira. La misère… Sauf deux exceptions : 9 600 vues pour Marine Le Pen et… 79 000 vues pour Eric Zemmour !
Il faudra s’y faire, le jeune s’intéresse davantage à la dynamique patriote qu’à la logorrhée pathétique de la gauche bien-pensante.
Renaud de Bourleuf