Extrait d’un entretien donné par Bérénice Levet dans La Nef :
L’écologie exulte, plus ou moins sous cape, de venir ajouter son lot de victimes à toutes celles dont l’Occident serait, selon les idéologies que vous évoquez, la grande fabrique. Après et avec les femmes, les homosexuels, lesbiennes, gay et autres BTQI, les noirs, les musulmans, bref, les « racisés », voici venus le danger pour la terre, les bêtes, le climat.
Les écologistes font leur le grand récit d’une civilisation occidentale dont toute l’histoire aurait été écrite par l’homme blanc hétérosexuel catholique ou juif et dont le ressort de l’action serait la domination de tout ce qui n’est pas lui – domination ou mieux prédation : j’ai observé en effet que, depuis l’émergence du mouvement metoo, le couple prédateur/proies tend à supplanter le couple dominant/dominés, on comprend pourquoi : le portrait de l’homme blanc en prédateur autrement dit en carnassier, a quelque chose d’infiniment plus redoutable. Si en 1990, Gauchet pouvait déceler sous l’amour de la nature, la haine de l’homme, au fil du temps les choses sont allées se précisant : sous l’amour de la nature, c’est la haine de l’homme occidental qui prévaut. Et cette thèse est défendue par les voix les plus autorisées, notamment le professeur au Collège de France, Philippe Descola. « Se désoccidentaliser » serait notre seule issue.
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