Nicolas Hellemme nous propose sa synthèse quotidienne sur la situation en Ukraine vue par les officiels russes :
Ce 7 mars, l’évacuation des civils de Kiev, Kharkov, Sumy et Marioupol par pas moins de 6 couloirs humanitaires a une fois de plus été empêchée par l’armée et les bataillons ultranationalistes ukrainiens, après avoir été accordée par les autorités de Kiev, qui visiblement ne contrôlent plus vraiment le territoire ukrainien.
Dimanche, il n’y a pas eu beaucoup d’activité sur le front. A Marioupol les ultra-nationalistes ukrainiens ont une fois de plus empêché l’évacuation des civils, après que 300 aient pu s’échapper (et 50 de Volnovakha). Le nord de la ville (quartier Stary Krim, une partie de l’aciérie Illitch) a été pris par l’armée de la république de Donetsk (DNR) qui a aussi détruit un convois de blindés parti de Zaporojie pour renforcer les défenseurs de Marioupol.
Ce lundi 8 mars, les forces de la DNR qui progressaient à Marioupol avenue de la Victoire sont tombées sur un groupe de 150 civils derrière lesquels des éléments ultra-nationalistes ukrainiens ont ouvert le feu. Cinq civils ont été tués et quatre blessés au sein du bouclier humain, mais le groupe de civils a pu être évacué et mis à l’abri. A Sumy, ville encerclée par l’armée russe, le maire ukrainien a affirmé que les civils qui tenteraient de quitter la ville seraient « abattus sur place » par l’armée ukrainienne, qui retient aussi dans la ville des centaines d’étudiants étrangers.
L’armée russe a détruit presque toute l’aviation ukrainienne : 110 des 120 avions et hélicos ukrainiens avant le 24/2 descendus, les bases aériennes militaires de Vinnitsa et de Starokonstantinovo ont été bombardées. La Pologne a précisé ce dimanche qu’elle ne mettra pas à disposition de l’Ukraine ni ses avions, ni ses bases aériennes – cela conduirait en effet à sa co-belligérance aux côtés de l’Ukraine et à une escalade du conflit, la Pologne étant membre de l’UE et de l’OTAN.
Les russes ont commencé à publier des éléments sur le programme nucléaire ukrainien, qui selon les autorités russes était conduit à partir de la centrale nucléaire d’Energodar dans le sud du pays et de la zone d’exclusion à Tchernobyl, vide de population et dont la radioactivité anormale pouvait couvrir des activités illicites d’enrichissement d’uranium et de plutonium. Les ukrainiens ont détruit eux mêmes à Kharkov un réacteur à neutrons installé en 2017-19 avec l’aide des USA et qui aurait pu servir au programme nucléaire ukrainien.
Par ailleurs ce 7 mars les russes ont aussi commencé à publier des éléments sur les 30 laboratoires bactériologiques mis en place à travers tout l’ouest et le centre de l’Ukraine avec l’aide des Etats-Unis – les autorités russes semblent disposer de listes d’expériences et de pathogènes qui y étaient stockés, notamment de virus de la variole, de la peste noire ou encore de l’anthax, à côté desquels le coronavirus paraît bien bénin.
Par ailleurs ce 7 mars dans l’après-midi les forces russes ont percé le front au sud-est de Kharkov, en prenant la ville stratégique d’Izioum, à l’arrière du front ukrainien qui fait face au Donbass et bombarde toujours les quartiers d’habitation de Gorlovka et de Donetsk, comme tous les jours depuis huit ans.