L’affaire du cabinet de conseil McKinsey, déjà au cœur d’une polémique pour ne pas avoir payé d’impôts en France depuis 10 ans tout en ayant présenté des factures de plusieurs millions d’euros à l’État pour ses prestations, est en passe de devenir un scandale : la personne responsable au sein de McKinsey de contracter les marchés avec l’administration française aurait appartenu au staff de campagne d’Emmanuel Macron en 2017.
Le responsable de McKinsey serait un proche d’Emmanuel Macron
Durant la crise sanitaire, le montant des contrats passés entre l’État et McKinsey afin de bénéficier des conseils du cabinet quant à la gestion de la pandémie aurait dépassé les 12 millions d’euros, indique Matthieu Aron.
Curieux détail, l’auteur nous apprend également que « la personne responsable au sein de McKinsey de contracter les marchés avec l’administration française est un proche d’Emmanuel Macron. » Il s’agit d’un certain Karim Tadjeddine, directeur associé de McKinsey au bureau de Paris et co-responsable de « l’activité Secteur public ».
Toutefois, il n’y a pas que dans le domaine de la santé que l’exécutif a eu recours aux services de McKinsey. Ahurissant paradoxe, le même cabinet n’ayant pas payé d’impôts en France depuis une décennie est même intervenu auprès du ministère de l’Économie de Bruno Lemaire en 2021 afin d’aider Bercy à identifier les coupes budgétaires de l’État. Des conseils pour réduire les dépenses qui auront tout de même coûté plus de 18 millions d’euros aux contribuables…
McKinsey a également prodigué ses conseils auprès du ministère de l’Éducation nationale : chargé de réfléchir au « métier d’enseignant de demain », le cabinet avait alors signé un contrat de plus de 500 000 € avec l’administration française. Sans que par ailleurs personne au sein de l’appareil d’État, officiellement du moins, n’interroge sur les compétences réelles des conseillers de McKinsey au vu du montant de la note.
Sur cette confusion des genres entre la proximité, au plan personnel, d’Emmanuel Macron avec le directeur associé de McKinsey au bureau de Paris, et l’explosion des dépenses de consulting durant son quinquennat, Matthieu Aron résume : « Le problème est évidemment politique, et les liens étroits entre la Macronie et Mc Kinsey questionnent. », rappelant par ailleurs que « Karim Tadjeddine siégeait avec Emmanuel Macron à la Commission Attali » ou encore qu’il appartenu au staff de la campagne du futur président de la République en 2017.
Un problème politique qui donne donc du grain à moudre aux concurrents du candidat Macron pour les prochains jours. La présence en top tendance sur Twitter le 22 mars du hashtag #McKinseyGate devrait en tout cas les inciter à s’emparer du dossier…