Occupés à mener campagne en faveur du président sortant, les grands médias de la Macronie n’en parlent quasiment pas. Et pour cause : par leur nombre, leur ampleur, et leur gravité, les émeutes ethniques qui secouent depuis samedi plusieurs villes des banlieues parisienne et lyonnaise témoignent non seulement de l’incroyable fiasco des politiques dites « sécuritaires » menées par l’exécutif depuis des années, mais aussi, et surtout, des très inquiétantes accélération et aggravation de ce phénomène au cours du quinquennat Macron. Une escalade vers la guerre ethnique qui s’effectue, en outre, avec la complicité d’un certain nombre d’élus et d’une bonne partie de la gauche.
Bus incendié et barricades
C’est ainsi que, depuis samedi soir, les villes de Sevran et d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) sont le théâtre de véritables scènes de guérilla. A l’origine de cet embrasement, toujours le même prétexte : la mort accidentelle, à la suite d’un tir de policier, d’un délinquant multirécidiviste qui avait forcé un contrôle de la BAC avec une fourgonnette qu’il venait de voler. La nouvelle s’étant immédiatement répandue dans les cités ethniques du coin, les bandes de voyous, équipées notamment de barres de fer et de mortiers d’artifice, sont rapidement passées à l’assaut, incendiant véhicules et mobilier urbain, caillassant les forces de l’ordre, et réussissant même à prendre en embuscade une brigade de CRS appelée en renfort ! Les violences ont repris dans la nuit de dimanche à lundi, au cours de laquelle des barricades ont en outre été érigées, et une « cinquantaine d’individus » se sont emparés d’un bus de la Transdev, l’ont emmené vers la cité ethnique des 3 000 et l’ont incendié. Un acte qui a contraint, depuis, la société de bus à dévier ses lignes pour éviter certains quartiers du 93…
Mais le plus scandaleux dans cette affaire reste peut-être les inadmissibles messages de soutien adressés aux proches du chauffard décédé par le maire de Sevran, Stéphane Blanchet, et la députée LFI Clémentine Autain qui s’est empressée de mettre en cause la police et de réclamer l’ouverture d’une enquête de l’IGPN.
Au moins une douzaine de policiers blessés !
La banlieue parisienne n’est, hélas ! pas la seule à vivre actuellement dans un climat de guerre civile. C’est également le cas de celle de Lyon, où la commune de Villeurbanne est depuis samedi soir le théâtre de graves émeutes prenant pour prétexte l’accident provoqué par un voyou ethnique qui circulait sans casque au guidon d’un deux-roues et multipliait les infractions. Contrôlé par la police, le chauffard a percuté et blessé deux agents en tentant de prendre la fuite, avant de heurter une voiture en stationnement. Son interpellation et son placement en garde à vue ont immédiatement déclenché dans la ville des violences qui ont fait quatre blessés parmi les forces de l’ordre.
A Rillieux-la-Pape, théâtre samedi d’autres émeutes ethniques particulièrement violentes, ce sont six policiers qui ont été blessés à la suite de l’interpellation de deux « jeunes », dont l’un pour un rodéo urbain.
Enfin, on n’oubliera pas le cas de Vénissieux où, après qu’un voyou qui faisait lui aussi un rodéo sur une moto eut percuté un policier qui se mettait en travers de sa route, les bandes ethniques du quartier s’en sont prises violemment aux forces de l’ordre.
Franck Deletraz
Article paru dans Présent daté du 29 mars 2022