Il n’a pas manqué grand-chose à Jean-Luc Mélenchon pour atteindre le second tour de l’élection présidentielle. Ses militants, en rage, ont attaqué des permanences du PCF et d’EELV, accusés d’avoir trahi la gauche. Des méthodes violentes qui ne surprendront que les naïfs mais qui en disent long sur l’état d’esprit du « camp du bien ».
Grâce à Jean-Marie Le Pen, l’on connaissait depuis un moment déjà « la fiesta chez les gauchos », qu’il nous racontait en chanson. Voici que l’on découvre les « règlements de compte chez les gauchos », étalés dans la presse depuis dimanche soir. D’abords exprimées sur internet, les critiques, insultes et menaces envers les candidats et les partis ayant privé Jean-Luc Mélenchon des quelques points qui lui manquaient pour se qualifier pour le second tour se sont concrétisées dans le monde réel.
A Nantes, les permanences d’Europe Ecologie les Verts (EELV) et du Parti communiste (PCF) ont ainsi été prises pour cible. Une vitre brisée, des tags avec les inscriptions « traître » et « sac à merdes » (sic) : le message est clair, Yannick Jadot et Fabien Roussel sont considérés comme les fossoyeurs de la gauche.
A Lille, le siège de la fédération communiste du Nord a subi le même sort. Dimanche vers 21 h 30, 5 à 7 individus ont débarqué sur les lieux, insultant les militants du PCF et cassant la porte avec une bombe de protoxyde d’azote. Les victimes ont porté plainte, la secrétaire fédérale du parti communiste qualifiant même les assaillants de militants…« gauchistes » ! On ne la contredira pas !
Plusieurs tags ont par ailleurs fleuri dans les rues avoisinantes avec l’inscription « Roussel = ennemi du peuple ».
Si les diverses attaques ont été condamnées, notamment par la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland, La France Insoumise est restée discrète. Adrien Quatennens, bras droit de Jean-Luc Mélenchon, avait d’ailleurs mis de l’huile sur le feu en déclarant que « les voix de Fabien Roussel [leur] ont manqué incontestablement ».
Les communistes, bien que d’extrême gauche, ont certainement eu du mal à avaler la position très pro-musulmane de Jean-Luc Mélenchon. Des désaccords existent également entre eux et LFI au sujet du nucléaire, de la laïcité, de l’industrialisation et du communautarisme. Assez pour justifier un vote indépendant, mais pas au regard des nervis antifas, biberonnés à la haine des opposants politiques et habitués à l’impunité.
Aux Etats-Unis comme en France, le « camp du bien » se croit tout permis.
A l’université de Buffalo, Therese Purcell, présidente des Young Americans for Freedom, a été pourchassée par une foule estampillée « Black Lives Matter » pour avoir invité le lieutenant-colonel Allen West, un conservateur noir, à parler du racisme.
Après l’événement, environ 200 étudiants ont traqué la jeune femme sur le campus en hurlant des slogans menaçants. Therese Purcell a échappé au pire en parvenant à se cacher.
Louis Marceau
Article paru dans Présent daté du 13 avril 2022