Valeurs actuelles a enquêté sur le fonctionnement des Safer, institution créée en 1960 pour protéger l’agriculture française mais devenue le cauchemar des paysans. Difficile de ne pas penser à des soutiens bien planqués, comme la franc-maçonnerie, quand on parle de ce scandale depuis aussi longtemps sans que rien ne soit fait, ni par les élus, ni par les ministères. Extrait :
[…] Outre les petits arrangements entre amis, ce sont les techniques de complexification des structures qui rendent difficile l’accès à la vérité. « C’est comme à l’Union européenne, personne n’y comprend rien et cette complexification volontaire fait que seuls les spécialistes maîtrisent les dossiers. Or ces spécialistes font partie des Safer ou des chambres d’agriculture… », poursuit Gilbert Collard. Et l’avocat d’asséner : « C’est la mise en coupe réglée du patrimoine agricole français. » […]
Comme le souligne un rapport de la Cour des comptes, le système financier des Safer est « opaque » car il n’existe pas de comptabilité analytique. Ce même rapport estimait que 70 % des transactions se passent en dehors des missions pour lesquelles les Safer existent. Au grand dam des propriétaires fonciers… et des contribuables. « À l’heure où le pays croule sous 3 000 milliards de dettes, le maintien de la Safer, qui prive l’État des droits d’enregistrement et qui ruine nos agriculteurs, pose question », conclut Bruno Ronssin, qui fut longtemps directeur général de la Fédération nationale de La Propriété privée rurale. Et de s’étonner que, depuis vingt ans, aucun gouvernement de droite ou de gauche ne se soit saisi du problème.