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Grand remplacement : analyse divergente entre Jordan Bardella et Louis Aliot

Grand remplacement : analyse divergente entre Jordan Bardella et Louis Aliot

Dans une tribune publiée dans L’Opinion, Louis Aliot, candidat à la présidence du RN, assure que le “Grand Remplacement” est un thème d’une « grande ambiguïté », une « marotte qui transforme ses ambassadeurs en Sandrine Rousseau de droite »Valeurs Actuelles a interrogé l’autre candidat à la présidence du RN, Jordan Bardella :

Je n’utilise pas l’expression « Grand Remplacement », souvent connotée, mais je reconnais la juste réalité qu’elle décrit. Je l’ai vécue et je la vois chaque jour. Contre l’avis des Français qui n’ont jamais été consultés, notre pays subit une immigration massive, inédite dans son ampleur. Partout, des millions de nos compatriotes ressentent la douleur de devenir étrangers sur leur propre sol, ne reconnaissant plus la ville ou le quartier dans lesquels ils ont grandi.

Ils s’inquiètent de voir nos coutumes, nos modes de vies et notre langue disparaître au profit de cultures venues d’ailleurs, parfois hostiles à nos valeurs. Je refuserai toujours que l’on mette ces Français sur le banc des accusés et que l’on range leurs inquiétudes profondes au rang des mauvaises pensées. Notre rôle est de mettre les mots justes sur leur réalité, et de leur montrer la voie pour reprendre le contrôle car la situation n’est pas irréversible. Quant au parallèle avec Sandrine Rousseau, j’ai du mal à le comprendre. Ses récentes sorties sur la viande ou les barbecues sont insignifiantes et moquées par une large majorité de Français. En revanche, notre identité nationale est un thème majeur, aussi bien intime que politique : il définit ce lien profond qui unit entre eux les Français, cet héritage culturel que l’on reçoit de nos ancêtres et que l’on veut transmettre à nos enfants. C’est absolument central.

Pour accéder au pouvoir, faut-il, comme semble l’entendre Louis Aliot, accepter de faire des concessions sur les questions identitaires ? Lui parle d’une « Bad Godesberg » à la française, référence au programme du SPD allemand de 1956 qui rompt avec le marxisme…

Pour accéder au pouvoir, il faut avoir le sens des responsabilités et une pugnacité de chaque instant. Il faut proposer des mesures réalistes et applicables, et une ligne politique équilibrée qui prenne en compte aussi bien les difficultés sociales des Français que leurs souffrances identitaires ou leur attente d’autorité. C’est bien le chemin que nous a montré Marine Le Pen pendant l’élection présidentielle. Je ne crois pas qu’on puisse arriver au pouvoir en renonçant à voir le réel et à le dire, particulièrement sur un sujet sur lequel la majorité silencieuse nous approuve, et sur lequel, désormais, presque toute la classe politique nous donne raison. Ce sont les autres partis qui sont contraints de nous accorder des concessions sur le sujet de l’identité, de la sécurité et de l’immigration, pas l’inverse ! À mes yeux, proposer un « Bad Godesberg » sur ce sujet, c’est ni plus ni moins proposer aux adhérents du Rassemblement National de rompre avec la ligne politique de Marine Le Pen. Je crois, au contraire, que cette voie est la bonne et que nous commettrions une erreur en abandonnant le régalien.

Votre concurrent à la présidence du RN oppose une “dédiabolisation” opérée par Marine Le Pen ces dernières années et une critique trop frontale du changement démographique. Est-ce qu’il y a encore une forme de tabou, au sein même du RN, sur le sujet ?

Il n’y a aucun tabou. La « dédiabolisation », cela n’a jamais été de céder sur le terrain des idées à ceux qui nous diabolisent avec une mauvaise foi décomplexée. C’est au contraire d’apparaître tel que l’on est vraiment. Le seul jugement qui compte, c’est celui des Français, pas celui des journalistes ou de nos adversaires. L’arrivée au pouvoir des idées nationales passe bien sûr par un refus d’excès langagiers qui ne servent à rien sinon à se faire plaisir, mais sans sombrer dans les euphémismes et les reniements idéologiques. Ni langue de bois, ni formules à l’emporte-pièce : juste un parler vrai. Cette constance explique en partie que nous sommes désormais le parti politique préféré des Français d’après un récent sondage de l’IFOP. […]

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