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Lola : la colère enfle !

« La France a peur, je crois qu’on peut le dire aussi nettement. » En 1976, le présentateur Roger Gicquel commençait ainsi son journal suite à un crime abominable. En 2022, la France a encore peur, mais elle est surtout en colère. L’assassinat monstrueux de la petite Lola, 12 ans, a quitté la catégorie des faits divers. Un infanticide accompagné de viol, d’actes de torture, le cadavre profané et enfermé dans une valise par une ressortissante algérienne clandestine faisant l’objet d’une  non exécutée, comme plus de 90 % d’entre elles. Tous les ingrédients sont là pour en faire une affaire sociale, politique et judiciaire. En bref, une affaire d’État.

Car ce dernier reste très silencieux sur cette affaire. Attendue rapidement, la réaction de Gerald Darmanin n’aura eu lieu que ce mardi matin, sur RTL. Le lendemain de l’affaire, son entourage avait déclaré que le ministre n’avait pas vocation à commenter une affaire en cours. Un peu léger, lorsqu’on lit les dizaines de réactions de fermes condamnations du ministre au moindre fait divers. Un peu court, lorsqu'on se rappelle les émeutes du Stade de France et les tweets du locataire de Beauvau condamnant d’imaginaires « supporters anglais » avant même que les premières images ne sortent.

Il faut parcourir les réseaux sociaux et parler aux passants dans la rue ou dans les transports : le prénom de cette enfant est sur toutes les lèvres. Le site Damoclès a, quant à lui, publié une pétition relayant un « appel à manifester » pour demander «  pour Lola ! » et a déjà recueilli plus de 23.000 signatures à l'heure où nous écrivons ces lignes. « Il y a une vraie demande », note l’animateur du site Samuel Lafont. Pour celui qui est aussi le Monsieur Numérique de Reconquête, « on reçoit des centaines de demandes et d’appels à la  pour Lola. C’est assez inédit et cela se traduira certainement dans la rue. »

Les accusations de récupération

La petite musique venue de la gauche et de Beauvau était attendue : les accusations de récupération. Fidèle à sa ligne, la NUPES, à de très rares exceptions, a été muette devant ce crime. Dans la presse, certains confrères ont largement condamné la « récupération politique de la fachosphère » sans jamais aborder la réalité des faits, d’un fait surtout : si la loi avait été appliquée, si la France bénéficiait d’une vraie politique d’immigration, Lola serait encore en vie. Darmanin ne s’y est d’ailleurs pas trompé en fustigeant, sur RTL« l’indécence de certains responsables politiques ».

Une  ce jeudi

À l’appel de l’Institut pour la justice, une manifestation « pour toutes les victimes » aura lieu ce jeudi 20 octobre, à 18 h 30, place Denfert-Rochereau. Pour son directeur, Pierre-Marie Sève, joint par BV, c’est l’occasion « de faire entendre notre voix devant ce crime odieux et enfin dire stop à l’insécurité », tout en précisant que ce rassemblement est apolitique et citoyen. Apolitique, justement, c’est tout l’enjeu…

« On a longuement débattu et puis on a pris cette décision : n’inviter aucun homme politique mais accueillir tous ceux qui voudraient venir », affirme Sève, qui appuie sur la nécessité « de ne pas apparaître partisan tant le sujet est grave ». En effet, après la mobilisation de Reconquête square Samuel-Paty, la tentation est grande de considérer que la rue est à Éric Zemmour et l’Hémicycle au RN. Pour autant, chez Reconquête, on a conscience du problème : « On plaide pour une union », affirme le jeune président de Génération Zemmour Stanislas Rigault. « La gauche serait capable de s’unir derrière une cause commune et nous en serions incapables ? »

Derrière l’interrogation se pose donc la question de la participation du Rassemblement national. La formation de Marine Le Pen sera-t-elle à la manifestation, aux côtés des militants de Reconquête ? Rassemblés lors d’une réunion de groupe, ce mardi matin, la question a été évoquée par le député de Haute-Saône Antoine Villedieu, et la réponse fut unanime : le RN sera présent. « Tous les députés qui le peuvent y seront », affirme un député de PACA.

Côté LR, c’est un peu plus discret. Si le président des jeunes du parti Guilhem Carayon a tweeté, hier : « Il faut que cela cesse et que nos dirigeants comprennent ce que vivent les Français. Pour Lola, le peuple doit descendre dans la rue », il n’a pas pour l’instant signalé son intention de se rendre à la  de jeudi. « Des cadres LR m’ont fait des réponses de LR », sourit ironiquement Stanislas Rigault. Une réponse qu’il faut interpréter comme emplie de circonvolutions et de conditionnels.

Concernant la  de Lola, elle se serait réfugiée dans le Nord, là où résident leurs proches. Le militant et lanceur d’alerte Damien Rieu a d’ailleurs déclaré qu’il s’était entretenu brièvement avec la mère de la victime, qui lui a confirmé la mise en place d'une cagnotte de soutien, qui compte, à l’heure où ces lignes sont écrites, plus de 2.342 participations

Au collège Georges-Brassens, les parents d’élèves doivent décider, cet après-midi, si une marche blanche sera organisée en hommage à Lola, qui y était scolarisée.

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