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Migrants et ONG : Malte, Chypre, Grèce et Italie veulent mettre l’UE face à ses responsabilités

Le 12 novembre dernier, Malte, Chypre, la Grèce et l’Italie ont fait une déclaration conjointe adressée à la Commission européenne dans laquelle ils dénoncent avec une certaine virulence le manque de solidarité européenne envers eux. Étant par leur position géographique les pays d’entrée dans l’Union européenne de tous les migrants qui empruntent le couloir de la Méditerranée centrale, ils s’insurgent contre l’attitude velléitaire de l’UE : l’accord signé en juin dernier avec quelques États-membres pour le redéploiement, sur la base du volontariat, des clandestins arrivés sur leurs côtes a fait long feu. La France, campée dans sa condescendance vis-à-vis de nos voisins transalpins, a annoncé « comme mesure de rétorsion » ne pas tenir sa promesse d’accueillir sur notre sol quelques 3.500 migrants, (sur les 44.000 arrivés en Italie depuis juin, chiffre qui s’élève à près de 90.000 depuis janvier 2022, sans compter les arrivées par la voie balkanique) : à Rome, cette annonce grandiloquente, torse bombé, a fait « pschitt », la France n’en ayant recueilli que… 38.

Évidemment, la solution au niveau européen n’est pas de continuer d’accueillir ces clandestins débarquant à flux continus et ensuite de les répartir dans toute l’UE : néanmoins ces pays du Sud entendent mettent l’UE face à ses responsabilités trop facilement déchargées sur eux et ainsi provoquer une prise – et une crise – de conscience face à cette déferlante dont les populations ne veulent pas. Rappelons que la France compte 10 millions de pauvres, l’Italie 6 millions : il semble crucial de régler in primis nos urgences domestiques.

Cette note conjointe des pays du Sud  s’exprime clairement et sévèrement contre ces navires privés d’ONG, battant pavillon d’un pays de l’UE et qui, de fait, gèrent la politique migratoire de l’UE dans un contexte de la laxisme généralisé : « nous ne pouvons souscrire à l’idée que les pays de première entrée sont les seuls points de débarquement européens possibles pour les immigrants illégaux, surtout lorsque cela se fait de manière non coordonnée sur la base d’un choix fait par des navires privés, agissant en toute indépendance par rapport aux autorités étatiques compétentes. Nous réaffirmons notre position selon laquelle le mode opératoire de ces navires privés n’est pas conforme à l’esprit du cadre juridique international sur les opérations de recherche et de sauvetage, qui devrait être respecté. Chaque État doit effectivement exercer sa juridiction et son contrôle sur les navires battant son pavillon. »

On l’aura compris, cela s’adresse tout particulièrement à l’Allemagne… qui vient dans la foulée de cette déclaration d’annoncer un fonds de 2 millions d’euros par an, de 2023 à 2026, proposé par la Commission des finances du Bundestag et attribué à l’ONG allemande United4rescue, qui s’apprête à mettre à la mer et donc en circulation en Méditerranée centrale le Sea Watch5.

À l’exact opposé de cette déclaration des pays du Sud, qui n’hésitent pas à mettre en doute la légalité de ces opérations de récupérations de migrants : « Dans le plein respect des compétences des États côtiers conformément au droit international, nous estimons qu’il est urgent et nécessaire de mener une discussion sérieuse sur la meilleure manière de coordonner ces opérations en Méditerranée, notamment en veillant à ce que tous ces navires privés respectent les conventions internationales pertinentes et les autres normes applicables, et que tous les États du pavillon assument leurs responsabilités conformément à leurs obligations internationales. »

Ils concluent : « Nous demandons à la Commission européenne et à la présidence de prendre les mesures nécessaires pour lancer ce débat. »

Que croyez-vous qu’il arrivât ? L’Union européenne, par la voix d’Anitta Hipper, porte-parole de la Commission européenne pour les affaires intérieures a déclaré lors d’une conférence de presse à Bruxelles : « Il y a une obligation juridique claire et sans équivoque : le sauvetage de la vie humaine doit exister, quelles que soient les circonstances qui conduisent les personnes à se trouver dans une situation difficile (…) Ne faisons pas de différence entre les navires des ONG et les autres » (Il Giornale).

Ou comment, en dehors de tout vote ou convention internationale, on reconnait à ces ONG le même rôle que les garde-côtes ou les sociétés de sauvetage en mer : ils seraient donc des auxiliaires des États-membres de l’Union européenne, comme l’explique cet article de la Repubblica.

Une confusion des rôles savamment entretenue pour éviter, à tout prix, de décider d’une politique migratoire sérieuse, restrictive et surtout ancrée dans le réel, loin de l’idéologie dont l’humanitarisme mielleux dont on nous abreuve depuis des années n’est que le misérable cache-sexe.

Marie d'Armagnac

https://www.bvoltaire.fr/migrants-et-ong-malte-chypre-grece-et-italie-veulent-mettre-lue-face-a-ses-responsabilites/

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