Depuis qu’Elon Musk a fini de racheter Twitter, le 28 octobre 2022, c’est un festival ! On a l’impression que toutes les fausses valeurs de la planète Occident se sont passé le mot !
+ “L’oiseau est libéré” avait écrit Elon Musk au lendemain de l’achat. ” L’oiseau volera selon nos règles” rétorque aussitôt Thierry Breton.
Cette réplique digne de Bouvard et Pécuchet a donné le coup d’envoi d’une avalanche dans les médias mainstream. Prenons rien que ces derniers jours :
+ “faux comptes sur twitter. Les erreurs fatales de la stratégie d’Elon Musk” expliquait L’Expansion hier.
+ “Avec Elon Musk, les trois menaces majeures qui pèsent sur Twitter” nous explique Le Monde.
+ Et le Figaro, qui n’en rate jamais une depuis qu’il est macronien : “Elon Musk, le patron de Twitter, a perdu 100 milliards en 2022“.
On pourrait continuer la liste pendant des pages et des pages. Chaque nouveau tweet, chaque nouvelle mesure, chaque annonce est pris de haut et donne lieu à des sentences définitives.
Mais pourquoi les tocards lui en veulent-ils tant ?
Première hypothèse : ils ne savent pas de qui ils parlent
On ne peut s’empêcher de sourire de la manière dont les petits marquis parisiens, les médias porte-paroles du capitalisme de connivence, les gauchistes aussi font la leçon à Musk.
Il faut quand même oser ! On parle du fondateur de Zip2, X.com, Space X, Tesla, Hyperloop, Powerwall, Open AI, Neuralink, The Boring Company….
Pour ceux qui découvre Elon Musk, je recommande la lecture de deux ouvrages : la biographie qu’a écrite Ashlee Vance ; et puis Le modèle Tesla, de Michael Valentin.
Quand on pense à la Deuxième Révolution industrielle, quelques noms de capitaine d’industrie émergent : Werner von Siemens, Edouard Michelin, Henry Ford. Eh bien, quand on écrira l’histoire de la troisième révolution industrielle, celle qui commence dans les années 1970 et est fondée, essentiellement, sur la révolution du stockage de l’information, on pensera sans doute Steve Jobs et Elon Musk.
Michael Valentin l’analyse très bien : par sa double formation de physicien et de codeur, Musk est celui qui pense et met en oeuvre jusqu’au bout la transformation de l’industrie par le numérique. Une Tesla, c’est un cousin de l’i-Phone qui remplit les fonctions d’une voiture.
Il faut mesurer, dit très justement l’auteur, ce que signifie, cent ans après la création des grandes marques automobiles, la création d’une nouvelle entreprise dans le secteur ! Il faut se rendre compte de ce que signifie qu’un entrepreneur privé oblige la NASA, complètement endormie dans sa culture de service public, à se réveiller de sa torpeur parce qu’il est soudain, lui, capable d’envoyer des engins dans l’espace.
Seconde hypothèse : ils comprennent en fait parfaitement à qui ils ont affaire et ils le haïssent.
On peut aussi penser que les censeurs de Musk savent en fait trop bien à qui ils ont affaire.
Comme l’explique très bien Ashlee Vance, Elon Musk a substitué le “story-making” au “story-telling”‘. Il ne se contente pas de communiquer. Il fait. Il fait créer des fusées, des satellites, des voitures, des panneaux solaires, des batteries capables de stocker l’énergie. Il est un chef d’entreprise en permanence sur le terrain, capable de discuter des détails avec ses employés. Il a une vision : réussir la transition énergétique.
Un peu de “troisième révolution industrielle” éloigne de la nation; beaucoup y ramène, pourrait-on dire en paraphrasant la célèbre formule de Jaurès sur l’internationalisme. Musk pense qu’il vaut mieux relocaliser l’emploi, qu’on a intérêt à intégrer aux maximum au même endroit les différents métiers de l’entreprise. Grâce aux interfaces numériques, il a développer des méthodes d’amélioration constante des produits ; et d’intégration des clients au processus de fabrication.
Personnellement je pense qu’il a tort de laisser de côté l’énergie nucléaire et de tout miser sur le solaire. Mais qui suis-je pour juger ce génie de l’industrie ? Et comment ne pas voir que Musk, pourvu qu’il soit imité, concurrencé, est la meilleure chance de réindustrialisation de l’Occident face à la Chine ?
Dès qu’on se plonge dans la carrière de Musk, on comprend très bien ce que ne supportent pas les dirigeants globalistes : Musk fait “l’industrie 4.0” quand Schwab en parle. Musk pense qu’il n’y a de richesse que d’hommes, quand les Grands Resetiens ne rêvent que d’anéantissement de l’espèce humaine. Musk redonne un sens aux nations quand tous les Trudeau de la terre veulent les jeter aux poubelles de l’histoire. Musk était un démocrate bon teint mais c’est lui qui vient de rouvrir le compte de Donald Trump sur Twitter.
Nous savons tous que l’homme a des lubies, qu’il est autant fasciné que d’autres dans la Silicon Valley par les interfaces du futur entre l’homme et la machine. Mais il y a une différence essentielle avec un Bill Gates qui ne comprend pas grand chose, sorti du domaine informatique où il excelle ; sans parler d’avec un hâbleur comme Macron. Musk se soumet toujours au réel. Aux lois de la physique, comme il dit.
Jack Dorsey a failli faire mourir twitter en le transformant en vulgaire plateforme de propagande des bien-pensants et du wokisme, qui pensent protéger leurs idées fausses par la censure. Qu’Elon Musk veuille, au contraire, libérer l’oiseau bleu, pour en faire un outil d’intelligence collective, décentralisée, fondé sur la libre discussion : je comprends que certains ne le lui pardonnent pas. Car c’est un outil puissant de désintégration du Great Reset. Et de réveil du génie occidental.