Avoir eu tellement raison
L'introduction de Guirec Sèvres
La sortie de vingt-quatrième titre de la collection "Les Cahiers d'histoire du nationalisme" correspond au cinquantième anniversaire de la création du Front national au cours de l'automne 1972. Bien sûr, nous ne pouvions pas laisser passer cet événement sans l'aborder et surtout, sans essayer de rappeler certains épisodes qui ont marqué l'existence du FN et qui sont aujourd'hui souvent oubliés, voire ignorés.
Ce Cahier n'a donc pas la prétention de commenter toutes les étapes de l'édification et du développement de ce parti qui, depuis sa percée historique de 1984, occupe, il faut bien le dire, une place centrale (ce qui est plutôt cocasse pour un parti qualifier "d'extrémiste") dans la vie politique française. Il entend seulement rappeler les faits tels qu'ils se sont passés entre 1972 et 2017, année de la transformation du Front national en Rassemblement national.
Au-delà de la chronologie (non exhaustive), quelques évènements marquant, ou quelques orientations idéologiques ou politiques adoptées par le FN au cours de ces 50 années, sont abordés par les contributeurs qui y ont pris part ou s'y sont particulièrement intéressés. Qu'il s'agisse de la campagne présidentielle de 1974 ou des suivantes, du concept des Fêtes des Bleu Blanc Rouge, du lancement de National hebdo, du rôle des élus FN à partir de 1986 à l'Assemblée nationale ou dans les Conseil régionaux, du "coup de tonnerre" du 21 avril 2002 avec la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la Présidentielle... Nous ne pouvions pas non plus passer sous silence les différentes crises (qui ont bien souvent engendré des scissions) qui ont jalonné, du Parti des forces nouvelles, en 1973, jusqu'à celle des Patriotes de Florian Philippot en 2017, l'histoire du Front. Nous avons aussi recueilli, en fin d'ouvrage, quelques témoignages représentatifs.
En lisant ce livre, vous trouverez aussi un certain nombre d'articles ou d'encadrés consacrés à des cadres ou à des militants nationaux, hélas, décédés. Cette liste est sans doute loin d'être complète et nous regrettons sincèrement les oublis. Cependant, à travers elle, nous avons voulu rendre un hommage fraternel à toutes celles et tous ceux qui se sont battus pour la plus belle et la plus noble des causes, celle de notre Patrie, et qui ne sont plus là aujourd'hui.
L'évocation de tous ces faits, parfois tragiques, de toutes ces campagnes, souvent prometteuses, de tous ces militants disparus nous renforce dans notre conviction que le combat national et identitaire est le seul capable de provoquer un véritable élan salvateur dans notre pays et dans toute l'Europe.
Souvent, on entend dire ici ou là que "tout est foutu, qu'il n'y a plus rien à faire..." À ces éternels défaitistes, nous répondons par deux chiffres évocateurs : en 1974, Jean-Marie Le Pen fait 0,74 % lors de la Présidentielle, en 2022 la candidate nationale, sa fille Marine, fait près de 42 %... 42 % des Français qui, malgré le rouleau compresseur de la pensée dominante, n'hésitent plus à transgresser, car il s'agit bien d'une transgression et c'est cela qui est important...
"Ce qui ne se fait pas avec le temps ne résiste pas à l'épreuve du temps" dit-on souvent. En près de 50 ans, avec à sa tête Jean-Marie Le Pen et de nombreux cadres de qualité, le Front national s'est imposé comme étant une force nationaliste, voire identitaire, incontournable sur l'échiquier politique de notre pays. Pourquoi une telle longévité une telle réussite ? Tout simplement peut-être parce que le Front a eu, bien trop souvent et envers et contre tous, raison.
Cela valait bien l'édition de ce Cahier.
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