Vous l’imaginez, tremblements de terre et branle-bas de combat, Gérald Darmanin a trouvé le temps de se fendre d’un tweet de soutien qui, curieusement, ne fait pas mention de l’extrême droite.
L’extrême gauche dans toutes ses chapelles s’est fendue d’un communiqué unitaire : selon le journal Sud-Ouest, « plusieurs organisations politiques et syndicales bordelaises dont Le Poing levé, les Jeunes Insoumis.e.s, SOS Racisme, EBM (Étudiant.e.s de Bordeaux Montaigne), FSE, UNEF, les Jeunes communistes, les Jeunes écolos, l’Alternative, l’association MEUF, les Jeunes socialistes, SUD PTT et CGT Magna […] appellent à se rassembler vendredi 9 décembre à 12 h 30 sur le parvis de l’université Bordeaux-Montaigne pour "montrer à l’extrême droite qu’elle n’a pas sa place à la fac et ne sera jamais la bienvenue". » Plutôt le poing levé que le front penché sur sa copie de partiel, en cette veille de vacances de Noël.
Qui étaient ces mystérieux perturbateurs qui n'ont finalement rien perturbé ? Quoi qu'il en soit, ils ont eu tort, BV soutient activement la liberté d'expression. On peut à tout le moins souligner le deux poids deux mesures. L’opération « LFI-la NUPES débarquent dans ta fac » ne rencontre pas d'opposition à ce jour. A contrario, la droite ou ceux qui la représentent encore ou même tout simplement la parole non caporalisée est devenue persona non grata dans le système éducatif français et, singulièrement, dans l’enseignement supérieur : le récent épisode du professeur de danse poussée à quitter son enseignement à Sciences Po parce qu’elle évoquait le rôle de l’homme et de la femme lors d’un pas de tango nous le montre amplement.
Comment ne pas évoquer, aussi, la venue annulée de Sylviane Agacinski, en octobre 2019, pour une conférence sur la GPA, dans cette même université bordelaise ? À l’époque, sans vouloir un instant se poser en victime, elle s’était néanmoins effarée de cette situation : « Une forme de terreur intellectuelle [qui] affecte gravement l’état du débat public. Il devient très difficile de débattre en France. »
On pourrait aussi évoquer la conférence tenue par Alain Finkielkraut en avril 2019 à Sciences Po, sous escorte policière.
Ou rappeler encore les pressions physiques, le climat d’intimidation, pour ne pas parler des agressions, que toute la mouvance islamo-gauchiste déploie dans les universités françaises : en témoignent, par exemple, les insultes « sale Blanc, par Allah on va vous tuer » et menaces physiques au couteau lors des élections étudiantes à l’université Lyon 2 en novembre dernier.
L’hégémonie culturelle de la gauche s’exprime encore jusqu’au plus haut sommet de la vie intellectuelle française. Antoine Lilti vient de prendre la chaire de l’Histoire des Lumières XVIIIe-XXIe siècle au Collège de France. Interrogé sur France Inter, ce jeudi 8 décembre, il explique à propos des conférences annulées sous la pression de la gauche, dont celle de la pédopsychiatre Caroline Éliacheff sur les enfants transgenres, qu’il ne connaît pas le fond de l’affaire. Mais, par une belle pirouette, il poursuit aussitôt, sans craindre le sophisme : « Aujourd’hui, les menaces les plus graves qui pèsent sur la liberté d’expression viennent plutôt de la droite radicale. […] on ne peut pas mettre sur le même plan des excès de militants qui – et ils ont tort - empêchent une conférence de se tenir et le fait que, un peu partout dans le monde, les minorités LGBT sont persécutées, sont interdites, sont censurées. » Et de conclure : « La liberté d’expression doit être régulée par la loi. […] les discours de haine, les discours homophobes, les discours racistes sont interdits dans l’espace public. »
Une gauche arrogante, un service public qui n’en est pas un : la gauche a de beaux jours devant elle...
Marie d'Armagnac