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Valence (26) : une note du renseignement territorial souligne l’influence des Frères musulmans sur le conseil municipal à majorité LR

Une note du renseignement pointe l’influence de la mouvance radicale sur le conseil municipal de la préfecture de la Drôme.  C’est une note de 12 pages, rédigée le 3 août dernier, à l’intitulé sans ambiguïté : « Radicalisation – Adem Benchelloug – élu municipal et communautaire – Frères musulmans ». Dans ce document confidentiel, rédigé par le service de renseignement territorial (RT) de la Drôme, que le JDD a pu consulter, les auteurs se focalisent sur les liens entre ce jeune élu de 32 ans, appartenant à la liste du maire LR de Valence, Nicolas ­Daragon, et la mouvance islamiste des Frères musulmans. Une organisation d’obédience sunnite qui ne fait l’objet d’aucune interdiction en France.

Destinée à la préfète, Élodie Degiovanni, cette note dresse le « profil » d’un élu « formaté théologiquement depuis 2012 au sein des structures de cette idéologie que sont les associations L’Ouverture et l’institut La Plume, incontournables de la formation théologique frériste dans le département. […] Il laisse apparaître publiquement des gages d’attachement à la République mais applique en réalité tous les préceptes de la cause religieuse fondamentaliste, visant à faire pencher les décisions publiques dans le sens de leurs intérêts », poursuivent les mêmes rédacteurs, avant d’ajouter : « L’existence d’un projet de groupe scolaire privé islamique ne semble pas étrangère à son influence, et les élus locaux, toujours prompts à recruter des relais issus des communautés, pourraient s’être fait prendre au piège de la taqiya », l’art de la ­dissimulation.

En évoquant ce projet de groupe scolaire, les policiers du RT font référence à l’extension d’une école privée de confession musulmane menée par le président de l’association Valeurs et réussite, ­Mourad Jabri. Ce dernier avait obtenu en juin la vente d’un terrain par la municipalité pour y construire un nouvel établissement. Avant de voir son dossier retoqué après la publication d’un article de Charlie Hebdo, désignant l’école comme « proche des Frères musulmans ».

Rencontré dans son entreprise de fruits et légumes à Saint-Marcel-lès-Valence, Mourad Jabri rappelle que « ce projet d’extension d’école avait été accepté par tous, hormis trois élus de l’opposition » : « Il s’agissait de sortir des murs de la mosquée, dans laquelle notre école, créée en 2012, se trouve, et de passer sous contrat avec l’État, détaille-t-il. Le maire a fait machine arrière après la publication de cet article mensonger et sous la pression des autorités. Mais nous ne lâcherons rien. » Et réfute toute appartenance aux Frères musulmans, prévenant : « Ils ne nous colleront pas cette étiquette de l’islamisme, c’est le joker aujourd’hui ! » Le chef d’entreprise a déposé plainte pour « discrimination » contre le maire et pour « dénonciation calomnieuse » contre la préfète. Ses conseils ont aussi saisi le tribunal administratif.

De son côté, la plus haute représentante de l’État dans le département a adressé à la fin du mois de juillet une lettre à Nicolas Daragon, vice-président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes auprès de Laurent Wauquiez , dans laquelle elle assure que « l’association Valeurs et réussite, porteuse du projet, ainsi que les structures auxquelles elle est affiliée, font l’objet de la plus grande attention de la part des services de l’État au nom de la lutte contre le séparatisme ».

Contactée, la préfète nous a répondu qu’elle entendait « respecter le strict devoir de réserve inhérent à [s]es fonctions, renforcé, s’il en était besoin, par l’existence de deux instances en cours, l’une devant le tribunal administratif, l’autre devant le tribunal judiciaire ». 

Toujours dans le même document, la participation d’Adem Benchelloug, élu pour la première fois en mars 2014, « aux cours de théologie de l’association La Plume en qualité d’élève a été constatée », soulignent les auteurs. « La Plume a été pourvoyeuse de plusieurs djihadistes drômois en 2014, date à laquelle Adem Benchelloug y était élève », insistent-ils encore. […] Les policiers du RT affirment encore qu’Adem Benchelloug « apparaît comme le pur produit des incubateurs fréristes locaux que sont l’association L’Ouverture et l’institut La Plume ». « Son mentor religieux est l’imam Abdallah Dliouah, fondateur de l’influence frériste dans la Drôme, avancent-ils. En bon élève, il a gravi une à une les marches du pouvoir politique local et montré son adhésion aux idéaux de cette confrérie par son implication dans le dossier du projet d’extension du groupe scolaire privé islamique. »

« Adem Benchelloug, je le connais depuis qu’il a 16 ans, il était du quartier de Valensolles, dont j’étais le conseiller départemental, confie Nicolas Daragon, également proche d’Éric Ciotti . Il y a un ou deux ans, les services de l’État m’ont alerté le concernant. Je leur ai dit : Menez votre enquête et dites-moi ce qu’il y a à dire.”’ Et il n’y a jamais rien eu. Adem vient d’être élu vice-président de l’agglomération, délégué au sport. Il fait son boulot de manière admirable et c’est un mec super. »

En conclusion, les agents du RT assurent suivre « avec un grand intérêt l’évolution de ce jeune personnage public, qui remplit parfaitement les critères de la stratégie de la confrérie des Frères musulmans dans le but d’influencer à son avantage les acteurs de la vie publique et de s’affranchir de la laïcité ».

Le JDD

https://www.fdesouche.com/2023/01/08/valence-26-une-note-du-renseignement-territorial-souligne-linfluence-des-freres-musulmans-sur-le-conseil-municipal-a-majorite-lr/

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