Sputnik, qui semble être le seul point de vente international à en avoir parlé, a d’autres infos (à partir de ~11:05 min) :
« Au sommet de l’OTAN à Madrid » en juin 2022, « il a été clairement défini qu’au cours de la prochaine décennie, la principale menace pour l’alliance serait la Fédération de Russie. Aujourd’hui, l’Ukraine est en train d’éliminer cette menace. Nous exécutons aujourd’hui la mission de l’OTAN. Ils ne versent pas leur sang. Nous versons le nôtre. C’est pourquoi ils sont tenus de nous fournir des armes », a déclaré Reznikov …
Le responsable a déclaré que Kiev se faisait constamment rappeler par ses « partenaires occidentaux » qu’elle était, « comme un véritable bouclier, défendant tout le monde civilisé, tout l’Occident », de la menace russe, et a déclaré qu’il avait personnellement récemment reçu des cartes de vœux et des SMS des ministres de la Défense occidentaux disant cela.
Reznikov a exprimé une certitude « absolue » quant à l’éventuelle entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, se disant « convaincu qu’il s’agit d’une possibilité absolument réaliste… Bien sûr, ils n’accepteront pas cette décision politique par consensus avant notre victoire. C’est clair. Mais après la victoire, après la fin de tout cela et l’arrivée d’une sorte de paix, les pays de l’OTAN seront avant tout intéressés par la construction d’une architecture de sécurité. Ils ont vu leurs propres points faibles, ils ont vu qui est fort et puissant. Aujourd’hui, ils nous apprennent, mais demain nos officiers, sergents et même nos soldats leur apprendront à combattre les Russes. La Russie restera l’une des menaces pour l’OTAN et pour l’Europe dans son ensemble. »
Reuters rapporte aujourd’hui que le gouvernement russe est d’accord avec l’essentiel du point de vue de Reznikov :
« Le secrétaire russe du Conseil de sécurité, Nikolai Patrushev, est considéré par les diplomates comme l’une des principales influences dures sur Poutine, qui a promis la victoire en Ukraine malgré une série de revers sur le champ de bataille.
« Les événements en Ukraine ne sont pas un affrontement entre Moscou et Kyiv – c’est une confrontation militaire entre la Russie et l’OTAN, et surtout les États-Unis et la Grande-Bretagne », a déclaré Patrushev au journal Argumenti i Fakti dans une interview.
« Les plans des Occidentaux sont de continuer à diviser la Russie, et finalement de l’effacer de la carte politique du monde« , a déclaré Patrushev. (…)
Interrogé sur les propos de Patrushev, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que l’OTAN et les États-Unis faisaient partie du conflit ukrainien.
« De facto, ils sont déjà devenus une partie indirecte à ce conflit, inondant l’Ukraine d’armes, de technologies, d’informations de renseignement, etc. », a déclaré Peskov lors d’un point de presse régulier. »
Comme les deux parties semblent maintenant s’entendre sur les véritables participants au conflit, nous pouvons supposer qu’elles parviendront également plus tard à un accord sur son issue. Cela prendra cependant encore du temps.
Les bastions ukrainiens fortement fortifiés de Bahkmut (Artyomovsk) et de Soledar sont sur le point de tomber. Le long combat pour ces villes a coûté cher, en particulier pour leurs défenseurs. Toutes les réserves que le commandement ukrainien y a jetées ont été broyées par des tirs massifs de l’artillerie russe.
D’autres réserves que l’armée ukrainienne est encore en train de former attendent de nouvelles livraisons d’armes « occidentales ». Mais ce qui a été nouvellement promis, principalement des véhicules de combat d’infanterie (des canettes en aluminium), ne sera disponible qu’à la fin du printemps. Le plan le plus probable que le commandement ukrainien voudra poursuivre est un mouvement vers le sud, vers Marioupol (en bas à droite), pour rompre la connexion terrestre russe avec la Crimée.
Il n’y a cependant qu’une faible chance qu’un tel mouvement au printemps soit couronné de succès. D’ici-là, la Russie aura eu le temps de faire ses propres choix.
source : Moon of Alabama
traduit par Wayan, relu par Hervé, pour Le Saker Francophone