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Rima Abdul-Malak, ministre de la Censure, attaque CNews

Rima Abdul-Malak, ministre de la Censure, attaque CNews
 
Par Pierre Boisguilbert ♦ Personne ne connaissait Rima Abdul-Malak. C’était mieux pour elle. Personne ne connaissait l’identité du ministre de la Culture. On pouvait même se demander si un ministre de la Culture pour un pays qui n’a pas de culture, comme l’a déclaré l’actuel président, restait bien nécessaire. En fait c’est indispensable. Le ministre de la Culture est un ministre de la Censure, chargé de faire respecter les bonnes mœurs médiatiques.

Il y a en Iran une police des mœurs chargée du bon respect des mœurs islamiques, on sait qu’on a en France maintenant une police des bonnes mœurs médiatiques. Très honnêtement, je n’aurais jamais pensé que la médiacratie idéologique autorise en France l’émergence d’une chaîne sinon totalement dissidente, au moins discordante. Elle a été prise par surprise. CNews et C8 existent, et maintenant c’est pour la bien-pensance unique absolument intolérable.

Après une première sommation dans le journal Le Monde mi-janvier, la ministre de la Culture en a remis une couche sur France Inter contre les chaînes de Vincent Bolloré, C8 et CNews. « L’accès à des fréquences gratuites se fait en échange de certaines obligations, comme respecter le pluralisme, traiter les affaires judiciaires avec mesure ou créer un débat contradictoire sur des sujets pouvant porter à controverse, a rappelé Rima Abdul Malak. C’est ensuite à l’Arcom de vérifier si celles-ci ont bien été respectées pour évaluer si la reconduction de fréquences est justifiée ou pas. » Et la ministre de relever au passage qu’il y a déjà eu « une vingtaine d’interventions de l’Arcom depuis 2019 pour C8 et CNews… ». La menace n’est même pas voilée. On notera que l’Arcom, ex-CSA, est réputée être indépendante même si son président est nommé par le président de la République, ce qui est tout de même troublant. On notera que la déclaration de guerre de la ministre à Bolloré a été faite au cœur d’un service public ayant exclu au niveau des analyses tout contradicteur de droite sur son antenne. Ce n’est pas le cas de CNews où sévit l’insupportable Laurent Joffrin par exemple. Où est le Laurent Joffrin de droite sur le service public ? Certes CNews a un côté très sécuritaire et identitaire, en contradiction avec l’idéologie gauchiste ambiante dans les médias audiovisuels. Mais c’est le droit d’une chaîne privée d’avoir une ligne éditoriale, comme LCI est devenue la chaîne d’information continue des amis de Zelensky par exemple. Libre aux téléspectateurs de ne pas regarder, la seule censure est celle du public et donc de l’audience. CNews a fait Zemmour, ce ne lui sera jamais pardonné. Notamment par une ministre qui est le pendant à la culture de notre ministre de l’inculture, d’une éducation devenue un formatage antinational. Tout se tient.

Rima Abdul-Malak, née le 11 février 1979 à Beyrouth au Liban, est une femme politique franco-libanaise. Après avoir été directrice des programmes de Clowns sans frontières – ça ne s’invente pas –, puis responsable du pôle musiques à Culturesfrance (devenu l’Institut français), elle rejoint le cabinet de Christophe Girard, adjoint à la culture à la mairie de Paris, puis devient conseillère culture du maire de Paris, Bertrand Delanoë, entre 2012 et 2014. Elle est ensuite nommée attachée culturelle à New York. Elle a, semble-t-il comme Pap Ndiaye, été influencée par la vision américaine du multiculturalisme. En novembre 2019, elle devient conseillère culture et communication du président Emmanuel Macron. Elle est nommée ministre de la Culture le 20 mai 2022, dans le gouvernement d’Élisabeth Borne. Quand on voit son parcours, on comprend mieux sa détestation de tout ce qui ne pense pas comme elle. Dans un communiqué envoyé quelques heures plus tard, le groupe Canal+ s’est dit « choqué » par la « critique » et les « invectives » de la ministre. « Madame la Ministre prend parti, sort de sa réserve et ne respecte pas l’indépendance de notre régulateur sectoriel. » Les relations entre Vincent Bolloré et le pouvoir macroniste, déjà très orageuses, ne sont pas près de s’arranger. Cela étant, amateurs de CNews, pas de panique. Le renouvellement est prévu pour 2025. D’ici là, on verra où on en sera sur le plan politique. Il y a de fortes chances que Mme Abdul-Malak ne soit plus là et Bolloré toujours aux manettes. Ainsi, celle qui était inconnue sera très vite oubliée. La Macronie lui trouvera bien un placard doré pour continuer à nous enrichir de ses multiples talents. Car, dans ce milieu, on change de fréquence, mais on est toujours renouvelé, ou plutôt recyclé.

Pierre Boisguilbert

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