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[Édito] Emmanuel Macron ne souhaite pas l’écrasement de la Russie. Merci pour elle !

L’avion doit avoir des effets spéciaux quelque peu euphorisants sur les grands de ce monde. La preuve par ceux bien connus du pape François lorsqu’il rentre à Rome après une longue tournée. De même pour , de retour de la conférence sur la sécurité qui s’est tenue à Munich, et qui vient de préciser sa vision sur l’issue de la  en se confiant à plusieurs médias (JDDLe Figaro et France Inter). « Je veux la défaite de la Russie et je veux que l’ puisse défendre sa position, mais je suis convaincu qu’à la fin, ça ne se conclura pas militairement. » Faudrait savoir.

Du « en même temps » pur jus. En effet, comment être convaincu que la diplomatie finira par l’emporter tout en souhaitant la défaite de la Russie ? N’est-ce pas, d’ailleurs, s’interdire le rôle central de négociateur privilégié qui s’inscrirait dans la tradition gaullienne de la France ? Mais en s’alignant d’emblée sur les positions américaines, otaniennes et « unioneuropéistes »,  a depuis longtemps condamné notre pays, au mieux, à une place en tout bout de table des négociations et non au centre, lorsque ces négociations viendront, au pire à en être exclu voire, au pire du pire, à servir de secrétaire à Mme von der Leyen. Les relations internationales répondant aussi à des ressorts psychologiques, il n’est pas certain que cette nouvelle saillie aéronautique d’Emmanuel Macron soit très bien perçue par Poutine.

Ni, du reste, par Zelensky. En effet, le président de la République ajoute : « Je ne pense pas, comme certains, qu’il faut défaire la Russie totalement, l’attaquer sur son sol. Ces observateurs veulent avant tout écraser la Russie. Cela n’a jamais été la position de la France et cela ne le sera jamais. » On est rassuré. Mais au fait, qui sont ces « certains » ? Seulement des « observateurs » ? Il suffit de relire les déclarations récurrentes de Zelensky, poussant à la surenchère, c’est-à-dire à l’escalade des armes, c’est-à-dire à la victoire totale de son pays. Dernière en date, celle de Munich : « Il n’y a pas d’alternative à la victoire de l’, pas d’alternative à l’ dans l’UE, pas d’alternative à l’Ukraine dans l’OTAN. ». Il ne dit pas « S’il vous plaît, puis-je adhérer à l’OTAN, puis-je entrer dans l’Union européenne ? » Non, son discours est « Vous n’avez pas le choix ». Jadis, l’Union européenne était un club de pays bien élevés où, pour entrer, il fallait montrer patte blanche. Ça, visiblement, c’est fini. Désormais, c'est : « On a tout, on veut le reste. » Zelensky fixe le cadre général de l’action : « Pas d’alternative à la victoire », c’est-à-dire pas de négociations ? Et au fait, la victoire, est-ce jusqu’à la récupération de la Crimée ?

En tout cas, on retiendra des propos d’ qu’il ne souhaite pas l’écrasement de la Russie. Monsieur est trop bon ! Monsieur est-il sérieux, d’ailleurs ? Car si l’on peut douter que la Russie puisse emporter cette guerre d’un autre âge, on peut, de la même manière, douter que les troupes ukrainiennes puissent entrer un jour dans Moscou ! Décidément, la voix de la France devient inaudible. Pire : ridicule.

Georges Michel

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