Elle est accusée d’outrage et insulte envers le président de la République suite à la publication d’un message sur les réseaux sociaux.
Elle sera jugée au tribunal de 20 juin.
Lorsque Valérie a ouvert la porte de son logement vendredi 24 mars vers 10 heures, elle ne s’attendait pas à se retrouver devant trois policiers. « Je leur ai demandé si c’était une blague ; c’est la première fois que je suis arrêtée », raconte-t-elle. Elle est alors placée en garde à vue.
En convalescence suite à une blessure au bras, elle est d’abord transportée au centre hospitalier de la région de Saint-Omer pour contrôler son état de santé. De retour au commissariat en début d’après-midi, on lui explique alors qu’elle est soupçonnée d’avoir écrit « Macron ordure » devant le dépôt de déchets d’Arques. « Faux, j’ai juste été prise en photo devant en train de sourire », assure-t-elle.
Une procédure très rareEn revanche, sur sa page sur le réseau social Facebook, un message attire l’œil des policiers. Il a été posté mardi 21 mars et dit ceci : « L’ordure va parler demain à 13 heures, pour les gens qui ne sont rien, c’est tjrs (sic) à la télé que l’on trouve les ordures ». Le lendemain, Emmanuel Macron devait donner un entretien télévisé aux journaux de la mi-journée sur France 2 et TF1. La Saint-Martinghémoise se défend d’avoir voulu utiliser ce terme et plaide la maladresse : « C’est bien moi qui ai fait cette publication mais je voulais faire un jeu de mots et écrire "l’or dur", le correcteur a modifié et je n’ai pas relu avant d’envoyer. D’ailleurs, je ne le cite même pas. » L’argumentaire n’a pas convaincu les enquêteurs.
La publication Facebook qui a conduit Valérie en garde à vue.
Vers 18 heures, Valérie a été présentée au procureur du tribunal de Saint-Omer. Elle sera jugée le 20 juin pour outrage envers une personne dépositaire de l’autorité publique.
« On veut faire de moi un exemple »Sur Facebook, elle affirme avoir trouvé des dizaines de messages similaire au sien.
Valérie assume de partager « énormément de vidéos de violences policières ou de violences politiques, je dis souvent ce que je pense mais toujours dans le respect de la loi ». Selon cette figure des gilets jaunes dans l’Audomarois, « on est dans une période où l’intimidation est forte et elle se fait sur les militants », en référence à la mobilisation contre la réforme des retraites. Cela n’aura pas d’impact son engagement. « On continuera à manifester et à publier mais je me relirai plus attentivement. »
Son combat en cours, c’est « cette réforme des retraites totalement injuste. Je me bats pour la justice sociale. Je suis militante depuis une vingtaine d’années et s’il faut, je le serai encore pendant deux ans supplémentaires ».