Alors que la Russie a évoqué à l’Onu que certaines armes livrées à l’Ukraine refaisaient surface en Afrique, un ex-officier de la garde nationale de Tunisie a parlé auprès de Sputnik de ce trafic. Pour lui, c’est un grand risque également pour le reste du monde.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies au début de cette semaine, le représentant permanent de la Russie à l’Onu, Vassili Nebenzia, a déclaré que des armes fournies à Kiev par l’Occident avaient déjà commencé à apparaître en Afrique.
Dans une interview accordée à Sputnik Afrique, Ali Zeramdini, ex-officier supérieur de la garde nationale tunisienne, a noté que cette déclaration «ne tombe pas du ciel, ça vient des choses réelles».
«Un vrai cauchemar» pour l’Afrique
Selon lui, cela présente un grand risque non uniquement pour les pays africains, mais aussi pour le reste du monde.
«Le risque est essentiellement sur le continent africain pour le moment, mais aussi sur d’autres continents. Puisque les armes qui viennent de cette zone de conflit, c’est-à-dire de l’Ukraine, sont pires que celles qui sont passées par la Libye. Pour la simple raison qu’elles sont très perfectionnées et c’est une technologie de pointe, donc ça constitue vraiment un cauchemar pour les pays africains», a dit M. Zeramdini.
Pour lui, les pays africains n’ont pas de moyens pour se défendre ou riposter.
«Cela va donner force et supériorité aux fractions terroristes qui cherchent actuellement à se doter des drones», a-t-il dit.
Plusieurs pays concernés
Depuis la chute de l’Union soviétique, l’Ukraine est l’une des plus grosses plaques tournantes de trafic international d’armes.
Cependant, M. Zeramdini a noté que, la Roumanie, la Bulgarie et d’autres pays voisins sont pareillement concernés.
«Ce sont des pays connus par une grande masse de mafieux et de mafia. Donc cela constitue un danger imminent pour tout le monde», a-t-il prévenu.
En outre, le président nigérian, Muhammadu Buhari, avait déclaré en décembre dernier que des armes en provenance d’Ukraine se glissaient désormais dans la région du bassin du lac Tchad et renforçaient les rangs des terroristes.
À cet égard, M. Zeramdini a dit que d’autres pays pourraient être concernés, comme la Guinée, la Somalie, le Congo.
«Il y a aussi la Corne de l’Afrique, on sait que les pirates font des trafics énormes», a-t-il affirmé.
La lutte
Parlant des moyens permettant de résoudre ce problème, M. Zeramdini a estimé que les solutions concernaient essentiellement le renseignement.
«On n’a pas besoin de grande technologie. La première base, c’est le renseignement, avoir les sources, comment et où ça se passe et par quels moyens ça se passe. Et ça, c’est la première arme pour lutter contre ces phénomènes», a-t-il conclu.
source : Infos