Le problème, c'est qu'en France, plus des trois quarts des journaux, radios et télévisions sont non seulement de gauche, mais aussi viscéralement hostiles à toute voix discordante. Et comme cette univocité pourrait sembler un peu dictatoriale, afin de maintenir un semblant de débat, ils s'écharpent sur des détails. Cette partition discordante se retrouve tous les cinq ans au point d'orgue, c'est-à-dire au moment où l'antifascisme d'opérette rejoue le requiem pour Oradour, embouche le clairon de la charge « jean-moulinesque » (le pauvre Jean Moulin doit en avoir assez, d'être « aimé par des cons », pour reprendre une célèbre une de Charlie Hebdo, et sonne le tocsin contre les hordes de SS qui assiègent Paris. Ensuite, une fois sauvées leurs prébendes par les castors imbéciles du « front républicain », ils redeviennent « opposants » les uns aux autres, au sein d'un « débat d'idées » rabougri, enclos dans le périphérique parisien.
Huit anciens directeurs du JDD réagissent
Geoffroy Lejeune au JDD, ce n'est donc pas possible. Un journal respectable comme ça, 75 ans d'histoire, vous n'y pensez pas ! On ne va pas donner ça à quelqu'un qui n'est pas comme nous ! Du coup, la presse soviétique, qui ne peut même plus compter sur le KGB pour s'assurer d'une certaine uniformité idéologique, fait feu de tout bois. Yaël Goosz, chef du service politique de France Inter, cite Gramsci pour comparer Lejeune à un monstre. Il a même l'outrecuidance de dire, depuis la station la plus gauchiste de France, que, quand on est journaliste, on ne tord pas les faits !
Pascale Clark, amie du délicieux Mehdi Meklat, a l'indignation sélective mais ne lésine pas sur les moyens. Elle balance les meilleurs amis de Geoffroy Lejeune : Gaspard Proust et le chanteur Vianney. Des fois que ça puisse leur porter préjudice... Toujours ce goût de faire des listes et de remplir des charrettes selon des critères discutables (ils partent en vacances ensemble, qu'on lui coupe la tête). Ce sont vraiment les enfants de Fouquier-Tinville.
Cerise sur le gâteau : huit anciens directeurs du JDD s'opposent à la nomination de Geoffroy Lejeune. C'est bien, mais j'ai peur que nous ne nous en foutions éperdument ! Huit anciens directeurs de journal... On ne sait pas ce qu'Hubert Beuve-Méry, fondateur du Monde et ancien de l'école des cadres d'Uriage, fondée sous Pétain, ou ce que Louis Pauwels, fondateur du Figaro Magazine, qui diagnostiquait chez une jeunesse « ahurie par les saturnales de Touche pas à mon pote » une forme de « SIDA mental », penseraient de ces huit anciens. La roue tourne et le poste de directeur d'un journal n'a pas à être coopté : le JDD n'est pas le Jockey Club et Bolloré fait bien nommer qui il veut.
Toutes ces convulsions font volontiers penser aux réactions qu'observent les exorcistes chez les possédés. Propos ultra-violents, perte de contact avec le réel, outrance, hurlements, discours irrationnel... L'apparition d'un homme de droite dans le paysage des journaux « installés » fait apparemment le même effet qu'un jerrican d'eau bénite à une réunion du Grand Orient.
Rima Abdul-Malak, ancienne directrice de programme de l'association Clowns sans frontières (sic), a remis son nez rouge pour parler des « valeurs de la République ». Ils sont trop forts. Ils sont surtout morts de trouille. Le ministère de la Vérité est en train de leur échapper...
Arnaud Florac
https://www.bvoltaire.fr/face-a-geoffroy-lejeune-la-presse-francaise-est-prise-de-convulsions/