On ne pourrait y voir que le (discordant) chant du cygne d’un piteux ministre ayant échoué sur tous les dossiers… Il doit être en train de classer les pochettes en plastique dans des cartons - ou de les brûler dans un feu de joie - puisqu’on le dit sur le départ. Mais la signification en est bien plus profonde.
D’abord parce que, pour la deuxième fois, un ministre - et pas un obscur ministère accessoire, celui de l’Éducation nationale, après la Culture - s’en prend grossièrement à des médias privés et indépendants au prétexte qu’ils ne partageraient pas sa vision. « Une atteinte grave, comme l’écrit Bernard de La Villardière sur Twitter, à la liberté de la presse. » Souvenons-nous qu’aux dernières présidentielles, 100 % de la presse papier quotidienne nationale a appelé explicitement à voter Emmanuel Macron. Qu’en penserait la communauté internationale - la France en tête ! - si ces inquiétants signaux étaient envoyés depuis (au hasard) la Hongrie ?
Ensuite parce que ces propos sont du même tonneau que ceux de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, et qu'ils s’inscrivent dans le sillage de ceux du député LFI Louis Boyard. Confirmation est faite, s’il en était besoin, que Pap Ndiaye n’est pas de gauche mais d’extrême gauche.
Enfin et surtout, quel but poursuivait Emmanuel Macron en le nommant à ce poste-là ? Son célèbre « en même temps » le fait souvent passer pour un centriste. Un coup à gauche, un coup à droite, et hop ! la balle au centre. Sauf que le ministère de l’Éducation est à la racine de tout. Il scelle notre avenir puisqu’il s’agit de nos enfants. Qu’espérait le président de la République en nommant un militant patenté à ce poste ? La question est d’importance et mérite une réponse. Car si Pap Ndiaye part (bientôt, dit-on), Emmanuel Macron reste. Avec ses intentions intactes. Qu’il serait intéressant de connaître.