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Derrière la Mercedes conduite par Nahel, un puissant trafic de voitures polonaises source de nombreux délits

 

ENQUÊTE – La mort du jeune homme, au volant d’une sportive immatriculée en Pologne, fait ressurgir le problème des trafics de grosses cylindrées étrangères, qui offrent l’impunité à leurs conducteurs d’un jour.

Les images de la Mercedes A45 AMG jaune de Nahel, l’adolescent de 17 ans tué par le tir d’un policier après un refus d’obtempérer, ont tourné en boucle d’abord sur les réseaux sociaux, puis sur toutes les chaînes d’information en continu.

(…) Saisi dans le cadre de l’information judiciaire ouverte pour «homicide volontaire» , ce véhicule avait été loué à Nanterre la veille du drame et prêté à plusieurs jeunes du quartier avant d’atterrir entre les mains de Nahel, indique une source policière au Figaro. Une situation qui fait écho à un phénomène prégnant en France et signalé par les autorités depuis le printemps 2021 : la sous-location de voitures de luxe importées des pays de l’Est, particulièrement de la Pologne, à des prix alléchants.

(…) Accélérations brutales, non-respect de la signalisation, refus d’obtempérer … «La liste est longue parce que les conducteurs se sentent intouchables : la voiture appartient à une société en Pologne donc quand ils se font flasher, les amendes passent à la trappe», souffle une source bien informée. Ainsi, un jeune habitué des rodéos à 200 km/h sur le périphérique lyonnais s’est vanté sur les réseaux sociaux d’avoir cumulé 11.000 euros de contraventions et perdu 78 points sur son permis, sans jamais être réellement sanctionné car protégé par l’opacité des systèmes de sous-location.

«Au-delà du problème des contraventions liées aux délits routiers, l’objectif est de juguler ce phénomène car il est source d’une multitude d’infractions, souligne-t-on au parquet de Grenoble. Bien souvent, les sociétés sont gérées par des délinquants déjà largement connus de nos services. Ils ne respectent pas le cadre juridique de la sous-location qui se fait sans contrat, sans dépôt de caution, sans qu’aucune pièce d’identité ne soit réclamée», énumère-t-on. «Quant à la logistique, elle est extrêmement opaque, avec des paiements en liquide et une absence de comptabilité. On soupçonne que ces plateformes servent en fait à blanchir de l’argent émanant de divers trafics, notamment liés aux stupéfiants», ajoute le parquet de Grenoble qui a mis au point, avec les services de polices locaux, le contrôle systématique des berlines immatriculées en Pologne.

(…) Le Figaro

 

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