Morvan Lez Breizh est fils du roi Argant (VIIIe siècle), qui avait résisté à Charlemagne. Le lieu de sa naissance n’est pas connu. Le choix de Minez-Morvan en Priziac, près de Langonnet pour sa résidence est encore hypothétique. L’Institut culturel de Bretagne indique : « L’existence de Morvan est attestée par un poème d’Ermold le Noir, moine de la suite de Louis le Pieux. La légende veut qu’il ait refusé de payer un tribut reconnaissant l’autorité de l’empereur. Une entrevue en 818 avec un émissaire du nom de Witcar aurait attiré de lui cette répartie : « Va dire à ton roi que je ne cultive pas ses terres et que je ne reconnais pas ses droits. Qu’il règne sur les Francs comme je règne sur les Bretons et si les Francs veulent la guerre, je la leur ferai ! » Cette fière réponse est à l’origine du surnom Lez Breizh (hanche de Bretagne, c’est-à-dire : soutien, autres interprétations ; Lez : cour d’un seigneur, limites), donné à Morvan et que La Villemarqué évoque dans le Barzaz-Breiz. Le conflit qui suit tourne à la déroute de l’armée franque amenée par Louis le Pieux, sans doute à l’endroit même où avait déjà combattu Conomore. C’est en poursuivant des fuyards que Morvan est tué malencontreusement. Il reste le symbole de l’indépendance bretonne.».
Cet ouvrage de 130 pages se lit très bien. C’est un récit à la première personne, à la fois dans la peau du moine Wiktar et de Morvan lui même. Etant donné le peu de certitudes historiques que nous avons sur cette période, l’histoire est bien entendue romancée. Elle s’appuie sur le récit des chroniqueurs francs et notamment d’Ernold Le Noir. Morvan ne fut ni un chevalier, ni un héros mais simplement un guerrier, un roi, patriote et sans pitié. « Il se peut que Morvan ait eu un rapport particulier avec la mort. L’idée bien bretonne de sa présence à ses côtés lui serait familière, presque rassurante. Une Moïra bretonne tiendra le fil conducteur de ce roman, en attendant sa rencontre avec l’Ankou.» indique l’éditeur.
Morvan, pour les Bretons, est un personnage fondamental de leur histoire. A sa mort, son neveu Wiomarc’h reprendra le combat. Puis lui succédèrent Nominoë et son fils Erispoë qui combattirent les Francs de Charles le Chauve et qui donnèrent sa liberté, sa constitution géographique et son indépendance à la Bretagne.
A noter la superbe illustration de couverture, réalisée par Marc Mosnier en hommage aux Seiz Breur. « Ce courant, opérant la synthèse entre le style Art Déco et de la tradition celtique, sera le fer de lance du renouveau breton dans les années 1930 et le précurseur de la démarche graphique bretonne moderne. Des noms illustres y sont associés, comme Xavier de Langlais ou René-Yves Creston. » indique Marc Mosnier.
Morvan Lez Breizh – Gilbert Siou – Yoran Embanner – 10 €
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