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[Point de vue] Ce pays où des travailleurs sans papiers peuvent faire grève !

C'est l'actualité sociale du moment : plus de 600 travailleurs sans papiers ont entamé une grève afin de contraindre leurs 33 employeurs à revoir leur situation. Autrement dit, à obtenir leur régularisation.

En France, chaque citoyen doit être en capacité de justifier son identité. Les documents officiels peuvent varier, mais selon l'administration, selon le motif, la justification de l'identité doit être incontestable. Ce caractère incontestable suppose que le document présenté confirme un maximum de données personnelles comme la photographie, les nom, prénom et état civil complets. C'est sur cette dernière base qu'une classification des pièces d'identité est imposée par l'administration : carte nationale d'identité, passeport, permis de conduire, plus le titre de séjour pour les étrangers.

La responsabilité de l'employeur

Ces documents sont donc les plus importants et ils sont les seuls à pouvoir confirmer notre identité. Or, pour accéder au marché du travail, le candidat doit être en capacité de justifier son identité face à son employeur potentiel. Les textes de loi obligent l'étranger hors Union européenne à présenter une autorisation de travail délivrée par la préfecture de son lieu de résidence. Cette autorisation est généralement corrélée à l'identité, donc au titre de séjour. En conséquence, aucune personne sans papiers ne peut logiquement accéder à l'emploi sans présenter une autorisation de travail. C'est juridiquement à l'employeur de vérifier la situation de ses salariés, surtout s'ils sont étrangers et contraints de détenir une autorisation de travail. L'article L8251-1 du Code du travail lui rappelle cette disposition et la sanction potentielle qu'il risque, 5 ans de prison et 15.000 euros d'amende.

La version migratoire de l'esclavagisme

Au vu de ce préalable, comment la France peut-elle se retrouver avec ces centaines de travailleurs sans papiers en grève ? Des employeurs « véreux » font le choix d'exploiter des clandestins ? Le postulat arguant l'esclavagisme dans la submersion migratoire prend ici tout son sens : les patrons ont besoin d'une main-d'œuvre corvéable à souhait, passant outre les textes de loi. Comment, diantre, peuvent-ils embaucher des sans-papiers alors que 7,2 % de la population active est au chômage ? Ces employeurs sont en outre attributaires de marchés publics, ce qui en dit long sur leur malhonnêteté. Nous avons donc le droit de dire qu'ils encouragent l'immigration clandestine, peut-être même qu'ils financent les associations pro-migrants et des passeurs.

Que font les services de l'État, pourquoi ces employeurs ne sont-ils pas contrôlés puisqu'ils enfreignent la loi sans se cacher ? Serait-il plus facile de pousser un artisan au suicide avec le harcèlement du fisc que d'envoyer les inspecteurs du travail dans toutes ces grosses entreprises qui sont actives, entre autres, pour les chantiers des Jeux olympiques 2024 ? La France est ce pays étonnant où des travailleurs sans papiers peuvent faire grève !

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