Entretien avec Philippe Randa, directeur du site de la réinformation européenne EuroLibertés.
(Propos recueillis par Guirec Sèvres)
Le déferlement de violences, verbales et physiques, contre les juifs dans notre pays – ce « déchaînement antijuif » comme titre Le Journal du dimanche – était-il prévisible ?
Tout d’abord, cette haine contre les Juifs est la même que celle, quotidienne, à l’encontre des « Français de souche » ou « toubabs » comme quelques millions de « malchances pour la France » se plaisent à nous nommer. Mais conflit israélo-palestinien oblige, les Juifs de France seraient ces temps-ci, davantage dans leur collimateur. Était-ce prévisible ? Ô combien ! Il fallait être un sacré singe aveugle, sourd ou stupide pour ne pas s’y attendre. Et ce ne sont guère les cris d’orfraie de la quasi-unanimité des médias, avec leurs grotesques et incessants rappels du nazisme, de la guerre, de la Shoah qui vont non seulement changer quoi que ce soit, mais qui ne peuvent qu’attiser encore plus le ressentiment, la haine et la violence de ces désormais millions de « devenus citoyens français ». Entendre certains auto-proclamés représentants de nos compatriotes juifs faire échos aux auto-proclamés directeurs de conscience mondialiste pour tenter de mettre en parallèle un anti-judaïsme d’une droite dite extrême avec la haine du juif de ces populations d’origines extra-européennes est pour le moins insupportable.
Vous ne croyez pas dans un antisémitisme politique à droite ?
D’abord, le terme « antisémite » employé à tort et à travers est impropre : les Arabes – Palestiniens en tête – sont tout autant des sémites que les Juifs. En l’occurrence, il s’agit donc d’anti-judaïsme. Si dans le passé de la France et de l’Europe, il y a eu indéniablement d’importants mouvements « de droite » (et tout autant « de gauche ») revendiquant ouvertement un anti-judaïsme intellectuel, politique ou religieux, quel observateur honnête peut aujourd’hui, et ce depuis la dernière guerre mondiale, soutenir que c’est toujours le cas ? Les accusations d’anti-judaïsme à l’encontre de Jean-Marie Le Pen et du Front national depuis les années 1980 jusqu’à nos jours encore ont toujours été aussi falacieuses qu’injurieuses. Ne serait-ce que par l’existence du Cercle d'Amitié française juive et chrétienne, dont le co-président, Jean-Pierre Cohen, ancien journaliste à Minute, était Membre du comité central du FN et candidat sous cette étiquette. Y a-t-il jamais eu une seule déclaration d’un responsable de ce mouvement ou de son président appelant ou même suggérant la remise en cause de l’existence de l’État d’Israël ? De même, une seule déclaration que les Français de confession juive ne devraient pas avoir les mêmes droits, comme les mêmes devoirs, que nos autres compatriotes ? S’il y a des responsabilités à chercher en France dans le passé expliquant le déchaînement de haine verbale et physique anti-juive actuelle, c’est à l’évidence vers ceux qui continuent d’accuser ce courant politique et ses successeurs, des maux dont ils sont, eux et eux seuls, les principaux responsables.
C’est-à-dire ?
Depuis les années 70, la mouvance nationaliste et populiste a seule dénoncé les graves dangers de l’invasion migratoire avec l’immigration sauvage non contrôlée parmi laquelle on trouve actuellement les acteurs de la quasi-totalité des agressions contre les Juifs.
Cinquante ans durant, sans répit, on a assisté à des campagnes de diabolisation sans précédent de cette mouvance non seulement de la part des organisations d’extrême-gauche, mais également du Parti communiste alors encore extrêmement puissant, ainsi que d’associations confessionnelles (UEJF, CRIF,…) ou politique (SOS Racisme, Antifas,…) qui trouvaient au passage leur raison d’exister dans les multiples subventions qu’elles recevaient des partis politiques « de gouvernement » (RPR, UDF, PS…), ceux-ci trop heureux de les payer pour ne pas avoir à partager le gâteau électoral avec d’éventuels élus du Front national, ainsi diabolisés. Ces partis et associations, tous complices de l’invasion migratoire, anônnaient d’une même voix qu’on verrait ce qu’on verrait avec l’assimilation et l’intégration de ces populations extra-européennes à notre beau modèle démocratique… Tous de braves gens qui ne nous remercieraient jamais assez de leur avoir enseigné les sacro-saintes « valeurs de la République » que le Monde entier est sensé nous envier… et donc, sous-entendu, affirmaient-ils, que ces nouveaux Français – la France créolisée comme la nomme faussement Jean-Luc Mélenchon – abandonneraient comme il se doit leurs coutumes « exotiques », incompatibles avec notre modèle de société, tel la polygamie, l’inégalité des femmes et leur soumission au mâle, l’excision, l’homophobie et autres joyeusetés culturelles, sans oublier, bien évidemment, ce qu’elles ne prônaient en aucune manière, soit le racisme, le mépris et/ou la haine de « l’autre » dont seuls les Européens pouvaient être coupables. Ce n’est certes pas d’eux que le « toubab » ou le « Feuj » avait quoi que ce soit à craindre ! On allait voir et on a vu ! Alors, oui, aujourd’hui, quand nos compatriotes Juifs ont peur, se font insulter, violenter, quittent la France pour se « réfugier » notamment en Israël qu’ils considèrent comme plus « sûr » malgré les horreurs récentes du Hamas… et que je vois et entends les mêmes auto-proclamés (ou leurs successeurs) représentants de ces compatriotes persécutés ou en fuite, continuer les mêmes discours grotesques et mensongers, sans jamais reconnaître leurs écrasantes responsabilités dans leurs malheurs, ça donne au choix envie de hausser les épaules… ou de vomir.