Le JDD. Mardi dernier, à Mamoudzou, les manifestants se sont réunis devant les locaux de l’association Mayotte Solidarité pour réclamer sa fermeture. Pourquoi cette colère ?
Mansour Kamardine. Tout simplement parce que les associations d’assistance aux étrangers jouent un rôle considérable dans l’arrivée massive des migrants. J’appuie mon affirmation sur ce que j’observe au fil des ans, depuis 2018. Avant cette date, nous n’avions quasiment pas d’associations en charge des migrants à Mayotte.
C’est l’État qui a décidé de mettre en place ces associations, comme il en existe déjà sur le reste du territoire national. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes ! Avant 2018, les migrants, notamment africains, étaient quasiment inexistants ; aujourd’hui nous constatons un rythme effréné d’entrées. Nous comptabilisons plus de 2 000 migrants d’Afrique continentale, ajoutés aux 200 000 Comoriens. Nous sommes la seule région française où la population est d’origine étrangère à plus de 60 %.
Vous attaquez donc aussi la responsabilité de l’État ?
Bien sûr ! Ces associations sont subventionnées en fonction du nombre de migrants qu’elles accueillent. Elles ont tout intérêt à les faire venir ! Plus elles accueillent de migrants, plus elles ont d’argent et mieux elles seront payées. Voilà pourquoi je souhaite déposer une question écrite au gouvernement, pour lui demander des précisions : combien de migrants avons-nous reçus depuis 2018 ? Quelle somme est versée pour leur prise en charge ? Quelles sont les subventions accordées ? Etc.
Arrivés sur place, comment les migrants sont-ils pris en charge par les associations ?
Avant même d’arriver sur le territoire, on sait que tous connaissent Mayotte Solidarité. À peine le pied posé à Mayotte, il leur suffit de crier « asile » : avec notre législation, il suffit que l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) étudie leur demande pour qu’ils ne soient plus expulsables. C’est à ce moment-là qu’ils sont pris en charge. Ils sont même parfois aidés dans la création de camps, pour exercer une pression sur le gouvernement, dans le but d’être amenés en métropole. (…)