Les témoignages que je peux recevoir sont tous accablants et confirment point par point le dramatique constat posé par Sandrine Rousseau qui va s’attirer « l’eau propre » de la ministre Sarah El Haïry, à la tête d’une protection de l’enfance qui n’a jamais été brillante en France, et qui est désormais, comme le reste des administrations du pays, en plein naufrage. En parlant d’enfance et de la ministre Sarah El Haïry, il ne faudrait pas qu’elle veuille jeter l’eau sale du bain avec le bébé dedans… parce que des enfants jetés avec l’eau du bain, c’est le quotidien de l’ASE.
L’ASE est effectivement dans sa globalité un système maltraitant pour des enfants maltraités et il est important de le rappeler même si cela ne fait pas plaisir à la ministre du professeur Trouposol qui jette l’eau propre.
Vous trouverez toujours des travailleurs sociaux remarquables, mais cela ne doit pas être une excuse pour ne pas dire ce qu’il se passe, notamment les viols et les violences sexuelles en tous genres qui sévissent dans les services sociaux. Lorsque Sandrine Rousseau explique qu’elle n’a pas rencontré un seul enfant qui n’ait pas été violé par sa famille ou pendant ses séjours à l’ASE, là aussi, elle a raison.
Elle n’accuse pas forcément les « travailleurs sociaux ». C’est tout un contexte où la sécurité des enfants, des jeunes, et notamment des jeunes filles n’est plus assurée.
Les viols ou les pressions sexuelles peuvent être effectués par les familles d’accueil, par les travailleurs sociaux, mais évidemment, aussi par les jeunes entre eux et c’est cela que Sandrine Rousseau voulait expliquer. Elle ne voulait pas dire que tous les travailleurs sociaux étaient des violeurs ce qui est totalement faux et qui n’est pas le sujet.
Le système de l’aide à l’enfance est devenu maltraitant parce que la sécurité des enfants au sens large n’est plus assurée.
Le système est également devenu maltraitant parce qu’il est trop souvent d’une violence inouïe à l’égard des parents.
« Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur ce qu’il se passe » : passe d’armes entre la députée Sandrine Rousseau et la ministre Sarah El Haïry sur l’Aide sociale à l’enfance
La réponse de Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, est effroyable d’impuissance affichée.
La ministre peut également au lieu de jeter l’eau propre, aller jeter un œil du côté des services des adolescents dans les différents hôpitaux de France et de Navarre. J’invite les députés, à ne surtout pas enquêter. J’invite le défenseur des droits à ne surtout pas jeter un œil dans les dossiers. J’invite les « sévices » de l’Etat à ne surtout pas se pencher sur les témoignages sur ce qu’il s’y passe.
Nous détruisons nos enfants.
Nous détruisons notre jeunesse.
Et… non, bien souvent, bien trop souvent l’ASE n’est pas une seconde chance, mais un nouveau traumatisme imposé à des enfants trop blessés. Le manque de moyens, d’éducateurs de qualité en nombre suffisant, les violences intra-jeunes sont absolument terribles et destructrices.
Bravo à Sandrine Rousseau.
Charles SANNAT
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