C’est donc le match retour, et Xi Jinping aurait aimé être reçu sous les ors de Versailles. Hélas, dit-on à l’Élysée, « l'image aurait trop rappelé celle de Vladimir Poutine déambulant dans la galerie des Batailles, en mai 2017 ». Le Chinois se contentera de la réception aux Invalides et du dîner d’État à l’Élysée.
Pour la partie intime, Emmanuel Macron a prévu de l’emmener randonner dans les Hautes-Pyrénées, à La Mongie. Il veut lui raconter son enfance chez Manette, sa mamie Germaine adorée. Pour l’occasion, on a refait en bleu-blanc-rouge la banquette du télésiège du Tourmalet. La République ne recule devant aucun sacrifice.
Plutôt Orbán que Macron
Et de quoi vont-ils parler, nos deux présidents ? Stéphane Séjourné, notre ministricule des Affaires étrangères, a fait un aller-retour express à Pékin, histoire de baliser le terrain. Toutefois, au grand dam d’Emmanuel Macron, Xi Jinping poursuivra sa visite européenne chez ses amis Viktor Orbán et Aleksandar Vučić, les dirigeants hongrois et serbe.
On dit que le président chinois est fâché « car Pékin voit la main de Paris derrière la multiplication des investigations visant les voitures électriques, les panneaux solaires ou encore les matériels de soins médicaux chinois », écrit Le Point. Hélas, les Chinois n’ont pas grand-chose à craindre…
Dans la matinale de Sud Radio, ce vendredi matin, Jean-Jacques Bourdin demandait à François-Xavier Bellamy : « Est-ce que l’Europe doit se protéger, quitter cette naïveté, imposer des barrières douanières, des droits de douane par exemple, sur les voitures chinoises ? » Évidemment oui, car « il y a aujourd’hui une stratégie chinoise très claire de surproduction industrielle », répondait la tête de liste LR. « La Chine produit beaucoup trop, […] et, donc, elle vend à prix cassé. On voit comment elle a détruit, par exemple, la filière française des panneaux solaires. Et tout ça pourquoi ? Parce que nous sommes trop naïfs. »
La logique serait en effet d’imposer des droits de douane aux voitures chinoises entrant en Europe. Ces droits sont actuellement de 10 %, quand les États-Unis appliquent un taux de 27,5 %. Surtout, poursuit François-Xavier Bellamy, « au Parlement européen, on aura vécu au cours de ce mandat une décision dramatique portée par la gauche, par les macronistes, par les Verts, qui a fait le jeu de la Chine. Cette décision, c’est d’imposer aux Français, à partir de 2035, 100 % de véhicules électriques. »
Une double aberration. D’abord pour les raisons que nous évoquions ici en mars dernier, la décision ayant été prise sans aucune concertation ni étude d’impact en amont. D’autre part parce qu’en choisissant le tout électrique, « on a choisi la technologie sur laquelle la Chine est en avance sur nous depuis dix ans. Et ça, c’est d’une certaine manière un cadeau fait à Pékin, au régime chinois », dit Bellamy. Résultat : « La Chine est en train d’entrer massivement sur le marché automobile. »
Nous avons une industrie automobile à protéger
Il est donc urgent que les partis de droite, demain réunis à Bruxelles, s’entendent pour abroger ce texte inepte et dangereux aussi bien pour l’économie que pour l’environnement. « Nous avons une industrie automobile à protéger, à sauver, qui a le droit de chercher d’autres solutions, d’autres options pour décarboner les transports », des solutions qui d’ores et déjà existent, comme les véhicules au gaz naturel, ceux qui roulent au biométhane ou encore à l’hydrogène.
Marie Delarue