EXPOSITION DES ARMES DE GUERRE OCCCIDENTALES PRISES A L'ENNEMI , COMME TROPHEES DE GUERRE A MOSCOU !

En ce 9 mai, il n’y a pas que des chars, blindés et véhicules des Forces armées russes qui s’exposent à Moscou. Il y a aussi quelques matériels occidentaux/OTAN : ceux capturés/détruits sur le champ de bataille ukrainien. L’exposition s’appelle « Les trophées de l’armée russe » : trente-deux véhicules blindés fournis par les Occidentaux à l’Ukraine et saisis sur le champ de bataille. Trente-deux prises de guerre, alignées en plein air, sur la vaste esplanade du « parc de la Victoire » à Moscou. Ouverte le 1^er mai, l’exposition s’y tient jusqu’à la fin du mois. Et elle bat des records de fréquentation (plus que les obsèques de Navalny, en tout cas). La foule s’y presse, souvent en famille

Certains matériels sont endommagés, voire en partie calcinés, d’autres apparemment intacts. C’est le cas d’un AMX-10 RC français, dont les pneus sont seulement dégonflés, mais qui est loin d’être le plus scruté. En effet, les stars de l’expo un peu particulière sont incontestablement un char allemand Leopard 2 et un Abrams américain, les matériels les plus lourds fournis à l’Ukraine. Tous deux auraient été saisis au début de l’année près d’Avdiivka, la ville forteresse tombée en février aux mains des Russes. Si le premier blindé ne présente pas de dommage visible, le second, en revanche, a été sérieusement touché, comme en témoignent ses chenilles brisées, son canon détruit et son blindage noirci.« L’opération militaire spéciale en Ukraine a dissipé le mythe d’invulnérabilité de ces chars. (…) Ils se trouvent désormais face à une armée russe moderne et bien équipée », affirme Andreï Lioubtchikov, chercheur au Musée des forces armées du ministère de la Défense. Il explique que le char Abrams a été touché deux fois, par un missile guidé anti-char et par un drone – « nos systèmes anti-char ont réduit à néant tous les avantages dont on avait tant parlé », assure encore l’expert russe.

Un peu plus loin un véhicule blindé de transport de troupes australien Bushmaster apparaît comme disloqué et vitrifié : « Une grenade lancée par un drone a pénétré par le haut ; il est peu probable qu’un seul membre de l’équipage ait survécu », explique-t-on. Devant chaque véhicule, un soldat livre des explications. « Voici un véhicule blindé américain International Maxx Pro qui coûte un demi-million de dollars. Les Ukrainiens l’ont abandonné faute de pièces de rechange», dit celui-là. «Cette voiture blindée britannique Husky saisie près de Sieverodonetsk est presque intacte, seule la vitre blindée avant présente des traces de balles qui n’ont pas pu pénétrer. Mais l’équipage s’est enfui », selon le militaire en faction devant ce trophée.

Les Russes ont un problème majeur, les médias occidentaux ont réussi à créer un schéma mental très fort et qui ne date pas d’hier : toute information en provenance de la Russie serait un mensonge. L’exposition à Moscou des matériels OTAN, pris intacts ou à l’état d’épave contribue à casser ce schéma sur plusieurs points :

1 – Les Russes sont en train d’avancer, c’est sûr, car on ne capture du matériel qu’en avançant, c’est évident, si on recule, c’est au contraire l’adversaire qui peut récupérer vos épaves et matériels abandonnés.

2 – Le matériel occidental n’est pas invincible, les Abrams et les Léopard peuvent être repérés et détruits, de plus, ils ne font pas fuir les Russes, et ces Russes ne sont pas alcoolisés ou drogués, car, pour viser un char avec un missile ou un canon, il faut être en pleine possession de ses moyens.

3 – L’exposition elle-même est difficilement contestable dans sa matérialité, personne à l’ouest ne la conteste, mais elle est présentée comme de la propagande, à prendre avec des pincettes, ou linguistiquement, avec des guillemets, comme dans «trophées»

4 – Il y a peut-être aussi une sorte de menace derrière cette exposition: quelle différence y a-t-il entre un Abram en Ukraine, et un Abram, disons, en Pologne ou en Allemagne? Aucune. Il s’agit bien d’une guerre OTAN Russie, à bon entendeur …

Chez les visiteurs, une forme de fierté l’emporte manifestement devant autant de puissance de feu adverse terrassée, sentiment accentué sans doute par la passion des Russes pour tout ce qui est matériel roulant ou volant.

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