Par Olivier Perceval
L’actualité est aujourd’hui particulièrement lourde, d’inquiétants nuages noirs s’accumulent au-dessus de notre patrie, l’insécurité s’aggrave chaque jour dans tout le pays, marchandisation du corps des femmes, vices érigés en vertus jusqu’au plus haut niveau de l’État, aveuglement politique immigrationniste et émeutes meurtrières en Nouvelle-Calédonie. La France est en lambeaux et où que nous tournions le regard, ce n’est que ruines et désolation.
Cependant, notre France, habituée aux épreuves les plus terribles mais aussi ayant montré dans l’histoire qu’elle était capable de se relever des situations les plus sombres, présente aujourd’hui en ce temps de Pentecôte une jeunesse ardente et fière engagée sur la route qui mène de Paris à Chartres. Chaque année, le nombre de pèlerins augmente significativement, au point que les inscriptions bloquées à 16 000 l’an dernier, l’ont été à 18 000 cette année. Un tel afflux, pour une marche de 100 km en récitant le rosaire et en chantant les louanges du Seigneur, laisse entrevoir une lueur d’espérance dans le chaos ambiant. Je ne sais si le Saint Père se réjouit de cette manifestation de ferveur et de piété qui se déroule en France et témoigne pour le moins que la tradition catholique constitue un roc solide face à la tempête déchaînée que provoquent nos idéologues de l’individualisme égocentrique, à l’extérieur comme à l’intérieur de l’Église. Les partisans de la « tabula rasa » imposent depuis des décennies la réduction de la foi aux « idées du monde ». « Être dans le vent est une ambition de feuille morte », déclarait Gustave Thibon ; tandis que Barbey d’Aurevilly assénait, un siècle plus tôt : « Les idées courantes, je les laisse courir »…
Ainsi, la France se trouve être le théâtre d’un réveil en profondeur, aujourd’hui petite flamme encore vacillante qui pourrait devenir, demain, un vaste incendie. C’est de la vocation spirituelle de la France chère à Bernanos qu’il s’agit ici. La France, que Péguy présente ainsi :
« Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre
Un réservoir sans fin pour les âges nouveaux.
Mille ans de votre grâce ont fait de ces travaux
Un reposoir sans fin pour l’âme solitaire.
Vous nous voyez marcher sur cette route droite,
Tout poudreux, tout crottés, la pluie entre les dents.
Sur ce large éventail ouvert à tous les vents
La route nationale est notre porte étroite. »
Nos camarades du chapitre Sainte Jeanne de France marchent, depuis samedi, pour que l’esprit français, enraciné dans la chrétienté portée par l’Action française, soit aussi marqué de notre sceau. Ils sont le porte-drapeau au sein de ce pèlerinage de la royauté renaissante, rendons leur hommage.