Le génocide par substitution, ou Grand Remplacement, destruction des Européens d’Europe, est le crime contre l’humanité du XXIe siècle. Telle est la thèse centrale du nouvel ouvrage de Renaud Camus, ouvrage intitulé « La destruction des Européens d’Europe », clin d’oeil appuyé à « La destruction des juifs d’Europe » de Raul Hilberg.
Pour évoquer cet ouvrage, qu’il faut absolument lire pour comprendre à la fois les rouages de notre grand suicide, mais aussi ce qui nous attend, nous avons interrogé Renaud Camus.
Breizh-info.com : Qu’est-ce qu’un Européen selon vous ?
Renaud Camus : Un Européen est un indigène du continent européen en cours de colonisation précipitée sous l’instance du remplacisme global davocratique et génocidaire ; un autochtone, si vous préférez, du continent occupé par des occupants venus de tous les autres continents par l’effet des politiques de l’occupateur et des mécanismes de la substitutionnalité universelle.
Breizh-info.com : Quelle est la thèse centrale de votre livre “La Destruction des Européens d’Europe” ? Pourquoi votre titre fait-il référence à un autre ouvrage, qui concerne les Juifs d’Europe celui-ci ?
Renaud Camus : Parce que je suis persuadé, comme Zygmunt Bauman, comme Giorgio Agamben, comme Jean Vioulac, que la destruction des juifs d’Europe, telle que minutieusement décrite par Raul Hilberg, n’est pas un isolat, malgré son abomination hors de pair, mais qu’elle s’inscrit dans une histoire qui est également la nôtre, dans laquelle nous sommes encore. Cette histoire est celle de la “modernité”, si l’on veut, celle de l’industrialisation universelle de masse, née bien sûr avec la révolution industrielle au XVIIIe siècle, si ce n’est de la révolution scientifique au XVIIe, et multipliée dans ses effets par le tayloro-fordisme, par ce que Taylor, dans ses Principes de management scientifique, en 1913, appelle très simplement et très favorablement “le Système”, et dont il préconise très expressément qu’il remplace l’homme : ce qui est en train de s’accomplir. En même temps qu’elle appartient bien sûr, au premier chef, à l’histoire des juifs et à l’histoire des Allemands, la destruction des juifs d’Europe appartient aussi, et peut-être surtout, à l’histoire de l’être dans les sociétés industrielles, et plus précisément à l’histoire de sa déshumanisation, de son dépouillement général, de sa spoliation de tout et de lui-même.
La gestion génocidaire du globe, comme dit Stéphane Zagdanski, a fait depuis lors d’immenses progrès, en particulier dans le domaine de la “communication”, c’est-à-dire de la publicité généralisée, dont le prophète est Edward Bernays, le maître de la propagande politico-commerciale.
Ainsi que l’avait prévu Aldous Huxley, elle a compris qu’elle ne devait plus s’opérer au nom du Mal, comme au temps des nazis, mais devait, pour être efficace, s’accomplir au nom du Bien, des valeurs positives, de la gentillesse, de la compassion, de l’hospitalité, de la familiarité, du sympa ; et dans une atmosphère ludique, festive, voire farcesque, publicitaire, en somme. Ses progrès sont tels qu’il est parfaitement possible aujourd’hui à la davocratie, c’est-à-dire à la gestion manageriale du parc humain par Davos, par les multinationales, par les BigTech et les BigState, comme dit Asma Mhalla, de faire voter les peuples pour leur propre éradication, leur propre génocide, leur propre disparition en tant que peuples et civilisations, et en faveur des partis qui promeuvent tout cela, expressément ou pas. Si l’on en croit les sondages les Français et les Européens s’apprêtent à voter majoritairement, encore une fois, le 9 juin prochain, pour les diverses listes du Bloc Génocidaire, ou bien, à défaut pour des gens qui estiment que le Grand Remplacement n’existe pas, qu’il est une théorie complotiste. Faut-il le rappeler, il n’est nullement une théorie, hélas, mais une sinistre réalité : la théorie c’est le remplacisme global ; et le Grand Remplacement ne présuppose aucun complot mais une machination, la Machination de l’espèce.
Breizh-info.com : Quels sont, selon vous, les principaux facteurs ou forces qui contribuent à cette destruction des Européens en Europe ? Est-ce une destruction organisée, ou une forme de suicide ?
Renaud Camus : Si c’est un suicide, c’est un suicide extrêmement assisté, on peut presque dire provoqué. Les forces qui le provoquent relèvent d’une logique, d’un engrenage, d’une conjonction de facteurs, économiques et financiers pour la plupart, bien plus que d’une intentionnalité — encore que ce constat ne doive pas exonérer tout à fait les hommes, les femmes, les partis et les institutions qui se prêtent aux mécanismes industriels et financiers du remplacisme global et mettent de l’huile dans ses rouages par lâcheté, par conformisme, et tout simplement parce qu’il n’y a aucun moyen de faire la moindre carrière, et peut-être même de survivre, si on ne s’associe pas, consciemment ou non, au mouvement de broyage de l’espèce qu’exigent le Dispositif, la Machination, le devenir-machine mais aussi devenir-produit de l’individu, des peuples et des races.
Breizh-info.com : Quel rôle jouent, selon vous, les politiques migratoires et les mouvements migratoires actuels dans le processus que vous décrivez ?
Renaud Camus : Ils jouent bien sûr un rôle considérable, car même s’ils sont loin de représenter l’ensemble du remplacisme global, ils en sont une part essentielle. La gestion génocidaire du globe par la Machine et sa Machination exige le broyage des races, déjà largement accompli en Europe, de même qu’elle exige à présent le broyage des sexes. Pour l’interchangeabilité générale du produit, elle a besoin d’une Matière Humaine Indifférencié (MHI). Son processus est la Dépossession, pour les peuples comme pour les individus, qui sont dépouillés tour à tour de toutes leurs appartenances, nationales, culturelles, civilisationnelles, générationnelles, raciales, et maintenant sexuelles.
Breizh-info.com : Comment voyez-vous l’avenir de l’Europe à la lumière des tendances que vous avez identifiées dans votre livre ?
Renaud Camus : Si, à ces tendances, il est donné libre cours, l’Europe cessera d’être un continent, ce dont il est remarquable qu’elle ne l’était pas, à l’origine, géographiquement. Elle est le produit d’une volonté en acte, d’une séparation, comme le montre le mythe de l’enlèvement d’Europe évoqué par Hérodote, ainsi que le rappelle très justement de nos jours Heinz Wismann. Comme par hasard, ce mythe d’origine est hautement incorrect et ne saurait résister au crible de la pensée dominante contemporaine. Il reste que si volonté il n’y a plus, si le désir de séparation et de différence n’existe plus, Europe il n’y a plus non plus, et elle devient ce que nous la voyons devenir en effet sous nos yeux, une sorte d’EHPAD des peuples doublé d’un parc d’attractions et de défoulement pour leurs jeunesses, une zone de confort universel, au demeurant de moins en moins confortable, forcément, la tiers-mondisation n’étant qu’une des formes de la prolétarisation, ou l’inverse. Elle sera l’appartement-témoin du Bidon-Monde, totalement déglingué, hagard et hyperviolent. Bien sûr il y a toujours la possibilité d’une révolte indigène, d’un mouvement indigéniste décolonial, et si je ne croyais pas à cette possibilité, je ne serais pas en train de répondre à vos questions.
Breizh-info.com : Vous prolongez le terme de “Grand Remplacement” dans votre livre. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce concept et comment il s’inscrit dans votre analyse ?
Renaud Camus : Le Grand Remplacement est le changement de peuple et de civilisation, pour un pays ou pour un continent, en l’espace d’une ou deux générations. D’une part il n’est pas possible sans le Petit Remplacement, le changement de culture de référence, la substitution des industries culturelles, du divertissement, du show-business, à l’art et à la vie avec la pensée ; d’autre part il n’est, comme je le rappelais plus haut, qu’un champ parmi d’autres du remplacisme global, le remplacement de tout par sa copie, son fac-similé, son ersatz, de préférence moins cher et plus commode, plus facile à échanger parce que pareil au même.
Breizh-info.com : Comment voyez-vous l’interaction entre la mondialisation et les changements démographiques en Europe dans le cadre de votre argumentation ?
Renaud Camus : Les peuples européens, souvent les plus anciennement évolués dans les domaines culturels et intellectuels, ont une politique démographique pleine de sagesse au regard des exigences de la planète, des nécessités de la vie sur Terre et de la conservation, bien compromise, de l’harmonie et de la beauté : une politique tendant à une décroissance démographique légère, progressive et naturelle, c’est-à-dire qui s’imposerait toute seule si rien n’était fait pour la contrecarrer. Cette tendance démographique décroissantiste des indigènes européens ne fait évidemment pas l’affaire du remplacisme global davocratique, dont la bulle économique et financière ne peut subsister qu’à la condition d’une croissance perpétuelle, et par conséquent absurde, catastrophique, du nombre de consommateurs. Il est donc parfaitement normal, et inévitable, que Davos et ses agents s’acharnent à remplacer des peuples en raisonnable décroissance démographique par des peuples en déraisonnable croissance, et cela bien que ce soit fatal à la vie sur Terre, et à la Terre elle-même. Le remplacisme est le pire ennemi de l’écologie. Mais les écologistes estampillés ne veulent pas s’en aviser, parce que le remplacisme est antiraciste et égalitaire, même si son antiracisme n’est que haine des races et son égalitarisme haine de la culture.
Breizh-info.com : Quelles sont, selon vous, les mesures politiques ou sociales nécessaires pour contrer cette destruction des Européens en Europe ?
Renaud Camus : Il faut d’abord et avant tout, sans délai, mettre un terme à toutes les incitations prodiguées au reste du monde pour qu’il se précipite vers l’Europe : un geste immédiatement compréhensible par tous serait la suppression de la CAF, couramment appelée par plaisanterie “troisième lieu saint de l’islam”, et qui, créée à l’origine pour soutenir la natalité indigène, s’est révélée, et de très loin, le meilleur instrument du changement de peuple, ou génocide par substitution.
Il faut également revenir à la conception millénaire et militaire de ce qu’est un État ou une confédération d’États, c’est-à-dire un mode de protection armé d’un territoire, selon lequel quiconque passe les frontières sans autorisation préalable est ipso facto un ennemi et se rend coupable d’un des crimes les plus graves dans l’ordre politique national et international.
J’ai fait naître beaucoup d’indignation en suggérant que pour mettre enfin un terme à l’invasion dont l’Europe est l’objet, il faudrait bien se résoudre à tirer sur les envahisseurs, de préférence en les ratant, précisais-je, mais de façon à leur faire nettement comprendre, ainsi qu’à tous ceux qui sont derrière eux, que cette fois-ci la plaisanterie est finie. L’in-nocence, la non-nocence, la non-violence, que je préconise depuis toujours n’est pas un pacifisme. L’in-nocence contient la nocence dans tous les sens du terme. Si un peu de nocence est nécessaire pour en éviter beaucoup, cette nocence devient légitime. Il y a trente ou quarante ans, accueillir la submersion migratoire militairement, comme l’invasion de moins en moins clandestine qu’elle est, aurait évité d’immenses malheurs et surtout des milliers de morts, à commencer par les égorgés quotidiens du vivre-ensemble, sans oublier les centaines ou les milliers de malheureux qui se noient en mer, attirés par une espérance soigneusement entretenue. Les remplacistes ne sont jamais si hypocrites qu’au moment où ils versent leurs larmes de crocodile sur les naufragés qu’ils ont eux-mêmes précipités sur les flots.
Comme je ne puis traiter exhaustivement ici votre énorme dernière question, je me contenterai de préciser in fine ce qui sans doute va sans dire, à savoir que toute résistance au remplacisme global implique nécessairement la volonté de se rendre irremplaçable, c’est-à-dire celle d’un réarmement intellectuel, culturel et sans doute spirituel au sens le plus large, c’est-à-dire qui concerne la vie de l’esprit. Il faut réinstaurer partout la sélection : dans la citoyenneté, bien entendu, mais tout aussi bien dans l’éducation, c’est-à-dire rebâtir pan par pan notre système scolaire et universitaire effondré.
Propos recueillis par YV
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