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Sabotage du réseau SNCF : l’ultra-gauche dans le collimateur

@David Monniaux/Wikimedia Commons
@David Monniaux/Wikimedia Commons
Qui est responsable du saccage national du réseau SNCF, le vendredi 26 juillet ? Réponse : l’ultra-gauche. Trois jours après le sabotage des lignes ferroviaires, un homme de 29 ans, appartenant à une mouvance d'ultra-gauche, a été interpellé sur un site SNCF à Oissel, en Seine-Maritime, et a été placé en garde à vue à Rouen, dimanche 28 juillet. Les motivations de ce militant connu du renseignement territorial font peu de doute. Dans sa voiture, les forces de l’ordre ont pu retrouver des éléments présumant un passage à l’action imminent. Entre autres « pinces coupantes », la police a mis la main sur des ouvrages en lien avec l’ultra-gauche, un « jeu de clés universelles » et des « clés d’accès à des locaux techniques de la SNCF » - laissant penser à une très probable complicité interne -, rapporte l’AFP.

Un « mode traditionnel d’action de l’ultra-gauche »

La responsabilité de l’ultra-gauche dans ces actes de sabotage à grande échelle ne fait donc aujourd'hui plus beaucoup de doute. Invité de Télématin, sur France 2, lundi 29 juillet, Gérald Darmanin a annoncé que les services du ministère de l’Intérieur avaient « identifié un certain nombre de profils de personnes ». Si le ministre démissionnaire évoque un « mode traditionnel d’action de l’ultra-gauche », il s’interroge sur les motivations des saboteurs : « La question [est] de savoir si ces personnes ont été manipulées par d’autres. » Toutefois, les renseignements sont clairs : « Dans l’identification des personnes, des gens peuvent se rapprocher de cette mouvance [d’ultra-gauche, NDLR] », a déclaré le ministre.

 

L’action est-elle l’objet d’une revendication politique ? Au lendemain de la paralysie du réseau SNCF, plusieurs rédactions, dont celle du Parisien, ont reçu un courriel de revendication envoyé depuis l’adresse mail sabotagetgvjo@riseup.net, un nom de domaine sécurisé utilisé par l’ultra-gauche. Marchant sur des œufs, Gérald Darmanin privilégie la prudence. « Il faut faire attention, ça peut être une question d’opportunité », réagit le ministre, qui n'exclut pour autant pas la question d’une « revendication politique ».

L’ultra-gauche, coutumière du fait

Depuis plusieurs années, l’ultra-gauche mène des actions de sabotage. Bons disciples de Serge Netchaïev et de son Catéchisme du révolutionnaire, ces militants violents défraient régulièrement la chronique. Les actions menées contre la SNCF sont loin d’être un cas isolé. En octobre 2023, six personnes issues de cette mouvance étaient jugées pour des projets d'attentat contre des militaires et des policiers, rappelant que cette mouvance est capable du pire. En 2021, les manifestations contre le projet de méga-bassines à Saint-Soline (Deux Sèvres) avaient été l’occasion, pour des militants issus des Soulèvements de la Terre, de multiplier les dégradations visant des retenues d’eau.

À nos confrères de La Tribune, l’ancien directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, indique que le sabotage général dont a été victime la SNCF « ressemble plutôt à un acte de l'ultra-gauche, de plus en plus violente ». L’actuel vice-président LR de la région Île-de-France remarque : « On le voit autour des méga-bassines ou avec l'intervention du Black Bloc dans nos manifestations. Cela ressemble à l'émergence d'une nouvelle organisation de type Action directe. » En effet, depuis plusieurs années, les services de renseignement s’inquiètent de la multiplication d’actes de sabotage dans tout l’Hexagone, laissant craindre un retour aux terribles années de plomb, à l'époque de l'infâme Action directe.

Julien Tellier

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