En octobre 2021, l'ancien PDG de Hertz avait amorcé un virage électrique en commandant plus de 100 000 Model 3 de Tesla. Trois ans plus tard, les résultats du deuxième trimestre publiés ce jeudi par le géant de la location soulignent le lourd tribut financier de ce changement stratégique.
Le groupe Hertz subit de plein fouet les conséquences de son partenariat avec Tesla, initié par l'ancien PDG Mark Fields, qui en octobre 2021 avait décidé d'acquérir 100 000 Model 3. Malheureusement, cette stratégie, visant à électrifier une partie de la flotte de location, n'a pas eu l'effet escompté, n'attirant que peu de nouveaux clients. L'entreprise a enregistré une perte nette de 440 millions de dollars au deuxième trimestre 2024, avec un chiffre d'affaires en baisse de 3 % par rapport à l'an dernier, rapportent nos confrères des Échos le 1er août.
La transition à marche forcée vers l'électrique a sévèrement impacté les finances de Hertz, notamment en raison de coûts de réparations beaucoup plus onéreux que sur les véhicules thermiques. De plus, la décote rapide des véhicules électriques sur le marché de la revente, due à la concurrence sur les prix, a, elle aussi, plombé les comptes de la multinationale.
Un retour vers le thermique
Les habitudes de consommation ne suivent pas le rythme de l'électrification, avec un manque de bornes de recharge fiables aux États-Unis. Les ventes de voitures électriques restent faibles, ce qui se reflète également dans le secteur de la location. Le nouveau PDG, Gil West, cherche à redresser la situation en accélérant le renouvellement de la flotte pour mieux répondre à la demande des clients. Hertz prévoit ainsi de se débarrasser de 20 000 véhicules électriques pour revenir à des voitures thermiques.
Les efforts de renouvellement entraînent cependant une dépréciation des actifs plus élevée, mais le groupe vise une normalisation des coûts d'amortissement d'ici fin 2025. C'est également à cette date que le groupe envisage d'avoir terminé la refonte de sa flotte.
Julien Sarboraria