Combat royaliste 35
Par Philippe Germain
À ce point de notre réflexion sur l’avenir de la France, retournons-nous. Le « grand remplacement » démographique à base musulmane constitue le danger majeur pour notre « Héritage » historique. En revanche, son robinet migratoire est activé par l’Empire européen qui est, de fait, l’ennemi prioritaire de notre nation. Parallèlement, l’expansionnisme de l’Empire chinois dans le Pacifique le positionne aussi comme un ennemi extérieur, très manœuvrier.
Les patriotes doivent donc lutter sur deux fronts : continental et outre-mer. Sur le continent européen, s’impose un combat « souverainiste » pour reprendre le contrôle de certains pouvoirs (diplomatie, justice, immigration, finances, défense), tandis que pour préserver l’intégrité de notre « plus grande France », il faut soutenir le combat d’une architecture de société (État fort en haut, libertés en bas) alternative au bâti républicain (faiblesse en haut, État providence en bas).
Aux fronts extérieurs s’ajoute le front intérieur avec le wokisme déconstructeur. Soutenu par l’Empire américain, il conjugue subjectivisme allemand (École de Francfort), individualisme révolutionnaire (French theory) et sous-culture américanisée. Ce wokisme ne connaissant que le déterminisme des minorités est l’allié objectif d’un Islam conquérant ne connaissant que la soumission. À la rupture civilisationnelle en cours, la parade est anthropologique.
Les combats à mener par les patriotes sont d’abord politiques.
Pour être efficaces, « l’école de pensée maurrassienne » leur propose un arsenal politique de moyens de paix, de vie, de civilisation pour notre société qui ne sait plus soigner ses maux, ni connaît le sens des mots. Car c’est de lumière dont le pays réel aliéné a besoin et le maurrassisme lui propose celle d’un nouveau printemps français.
D’abord, pour définir les caractéristiques générales de l’homme vivant en société, l’arsenal maurrassien comprend une philosophie politique de l’ordre dite « politique naturelle », bénéficiant des travaux d’Aristote, saint Thomas et Bossuet.
Ensuite, pour rechercher les conditions de la prospérité des États et les techniques nécessaires à la vie des groupes sociaux, le maurrassisme, fort de l’héritage partiel d’Auguste Comte, Frédéric Leplay, Hyppolite Taine et Fustel de Coulanges, propose une méthode de science politique nommée « empirisme organisateur ».
Surtout, la philosophie politique de l’ordre et la science politique positive ont permis à Maurras d’élaborer la doctrine néo-royaliste du « nationalisme intégral ». Son lien social hiérarchique empile commune sur atelier et famille, région sur commune, monarchie fédérale sur région. La dialectique sociale n’y joue pas entre l’autorité et la liberté mais entre des libertés diverses et multiples, qui sont autant et chacune d’elles des formes réalisées de pouvoir social. La monarchie est qualifiée par Maurras d’héréditaire, traditionnelle, antiparlementaire et décentralisatrice. C’est le « quadrilatère » de la doctrine néo-royaliste française car Maurras ne s’est jamais fait le théoricien du régime monarchique en soi. Son sujet n’est QUE la monarchie appliquée à la France.
Enfin, avec Dictateur et roi, L’avenir de l’Intelligence et Si le coup de force est possible, Maurras a posé les bases d’une stratégie de tour de l’Héritier.
Voilà sommairement présenté, l’arsenal maurrassien (philosophie, science et doctrine) pouvant répondre aux grands enjeux de l’avenir français que sont la souveraineté nationale, l’intégrité territoriale et l’identité civilisationnelle.
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