La police espagnole a annoncé jeudi 8 août avoir démantelé un réseau criminel international basé en Espagne et en Italie qui se livrait au trafic de migrants illégaux en provenance d’Inde, du Pakistan et de Bolivie, dans le cadre d’une opération qui a donné lieu à près de 80 arrestations.
L’organisation avait mis en place deux circuits, l’un pour faire entrer clandestinement des migrants pakistanais et indiens aux États-Unis et au Canada, et l’autre pour faire entrer des clandestins boliviens en Espagne (en leur faisant payer entre 8 000 et 10 000 euros), ont indiqué les forces de l’ordre espagnoles dans un communiqué.
Au total, 77 personnes ont été arrêtées dans plusieurs villes espagnoles, de diverses nationalités, notamment espagnole, italienne, libyenne, bolivienne et mexicaine. Les six dirigeants de l’organisation figurent parmi les personnes arrêtées.
Plus de 200 policiers ont participé à l’opération, qui a bénéficié du soutien de l’agence de police européenne Europol et d’une agence américaine, selon le communiqué. Par ailleurs, lors des perquisitions menées dans dix sites, domiciles et agences de voyage, ce sont 500 000 € en liquide qui ont été saisis.
L’activité criminelle débutait par la détection, dans leur pays d’origine, de candidats à l’immigration illégale, qui recevaient alors de faux visas pour le passage de la frontière, ainsi qu’un hébergement dans les différentes villes de passage.
Pendant le voyage, ces migrants ont utilisé de faux passeports ou ceux de tiers avec lesquels ils présentaient une ressemblance physique. En Espagne, des agences de voyage leur fournissaient tout le nécessaire pour poursuivre leur voyage vers différentes villes du Mexique, où ils étaient pris en charge par des « coyotes » qui procédaient à leur entrée aux États-Unis.
De son côté, la partie du réseau de trafiquants spécialisée dans le recrutement de migrants boliviens disposait de recruteurs et d’agences de voyage en Bolivie qui organisaient le voyage vers la Turquie ou l’Égypte. Là, les clandestins recevaient des passeports espagnols de citoyens boliviens naturalisés, moyennant des sommes comprises entre 8 000 et 10 000 euros.
Après avoir vu entrer plus de 56 000 migrants illégaux sur son territoire en 2023 (soit 82 % de plus qu’en 2022), l’Espagne apparaît comme un terrain d’action privilégié des groupes criminels spécialisés le trafic d’êtres humains : un autre réseau de passeurs y a été démantelé au début de ce mois d’août. Une organisation qui était cette fois spécialisée dans l’entrée illégale de migrants en provenance d’Algérie et de Syrie avec l’introduction de plus de 750 migrants syriens et 250 migrants algériens à son actif sur le territoire espagnol.
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