Lucie Castets est contente
Lucie Castets, dont on se demande bien par ailleurs à quel titre elle a été invitée – elle n’est ni présidente d’un parti, pas plus que d’un groupe politique au Parlement, et encore moins députée –, se déclare néanmoins « prête à aller construire des coalitions ». Avec sa pelle et son seau ? L’histoire ne le dit pas. De son côté, le mélenchoniste Manuel Bompard se félicite à son tour : « Après deux mois, le président de la République commence à comprendre qu’il a perdu les élections. » Certes, mais LFI les a-t-elle gagnées ? C’est une autre histoire.
Quant à Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, il précise que le Président, sans avoir arrêté de « date précise », aurait néanmoins annoncé un « calendrier rapide ». Ce qui serait, à en croire Marine Tondelier, la patronne des écologistes, un « signal favorable ». Bref, on se console comme on peut.
Gabriel Attal toujours à la manœuvre
Et les responsables macronistes, dans tout cela ? Le premier d’entre eux aurait affirmé en son palais : « Les résultats des élections législatives ont envoyé un message d’alternance au camp présidentiel, mais ne sont pas un désaveu complet. » Certes, mais un peu quand même. Traduit par Gabriel Attal, Premier ministre éternellement démissionnaire, voilà qui devient : « Le souhait du chef de l’État est de faire émerger une solution institutionnellement stable, à même d’éviter une nouvelle dissolution et permettant de faire avancer le pays dans l’intérêt des Français. » Bonne chance, Hortense.
Car pour le moment, un fait demeure avéré : Emmanuel Macron ne veut ni de La France insoumise et encore moins du Rassemblement national. Pourtant, avec 71 sièges pour l’un, 123 pour l’autre (143 en comptant ses alliés ciottistes), il faudra bien compter avec eux, un jour ou l’autre.
L’inconnue Laurent Wauquiez
Surtout quand, dans le même temps, Laurent Wauquiez oublie le front républicain tout en rappelant que son principal adversaire était LFI, et tout en affirmant qu’il ne participera jamais à la moindre « coalition gouvernementale ». L’avenir dira s’il ne s’agit là que d’une parole d’après-boire. En attendant, l’homme vient de démissionner de la présidence de la région Auvergne-Rhône-Alpes, loi sur le cumul des mandats oblige.
Tentant de sortir de ce flou artistique, Gabriel Attal, décidément omniprésent, affirme défendre « la nomination d’un nouveau Premier ministre ne venant pas des partis du bloc central, avec un gouvernement représentant un large spectre de sensibilités de la gauche à la droite républicaine, qui permettrait probablement d’avancer dans l’intérêt des Français ». Et le tout pour quelle feuille de route ? C’est simple, il n’y a qu’à demander, s’agissant de chantiers concernant « la protection de l’enfance, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, le grand âge et les libertés nouvelles accordées aux collectivités locales ». Voilà qui paraît bigrement mobilisateur et propre à susciter l’enthousiasme des foules.
Nous devrions en savoir plus ce mardi prochain, lorsque Emmanuel Macron aura reçu (lundi) Marine Le Pen, Jordan Bardella et Éric Ciotti. Il n’est pas dit que ces trois-là soient du genre à se laisser bercer de mots.